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27 septembre 2017 3 27 /09 /septembre /2017 12:53

    L'Empire assyrien est considéré comme le premier empire militaire qui dépasse les différents systèmes bâtit autour des cités-Etats précédents. 

   Rappelons avec Arnaud BLIN et Gérard CHALIAND que l'Empire assyrien vient après de "brèves tentatives d'instaurer un Empire tel celui de Sargon, ou celui, plus durable, de Babylone. Quant à l'Egypte, elle ne se militarise qu'à partir du Moyen Empire avec la XVIIIème dynastie, celle des Ramsissides.

"Placée au nord de la Mésopotamie, l'Assyrie se trouve dans une position de grande vulnérabilité vers les XVe-XIVe siècle avant notre ère. Au Sud, Babylone, alors dominée par les Kassites, à l'est, les montagnards agressifs du Zagros, au nord, le royaume de Mitanni.

L'Assyrie se dote, au XIVe siècle (...), d'une armée remarquable, fondée sur une infanterie lourde, disposant d'armes en fer et d'instrument de siège. L'expansion assyrienne connait deux phases bien distinctes : 

- du XIVe au XIIIe siècle ;

- du IXe au VIIe siècle (Nouvel Empire).

Au cours de la première phase, les Assyriens conquièrent le royaume de mitanni, mais au-delà, la puissance hittite reste considérable, et les Assyriens se heurtent au royaume d'Ourartou qui leur tien tête. En revanche au sud, les Assyriens l'emportent sur les Kassites et s'emparent de Babylone. La désagrégation de l'empire hittite au début du XIIIe siècle offre à l'Assyrien la possibilité de s'étendre en direction de la Méditerranée où elle rencontre par ailleurs une vive résistance de la part des Araméens.

La grandeur militaire de l'Empire assyrien est surtout le fait du Nouvel Empire (...), qui perfectionne l'outil militaire unique à l'époque qu'est l'infanterie assyrienne. Une série de grands souverains conquièrent la Syrie, contrôlent à nouveau l'ensemble de la Mésopotamie et s'emparent de l'Egypte, constituant ainsi le plus vaste empire de la région avant celui des Achéménides au Ve siècle avant notre ère.

Tiglathpileser 1er (1115-1077) restaure brièvement la grandeur assyrienne et introduit l'usage systématique de la terreur qui compense l'infériorité numérique des Assyriens, très souvent en lutte sur plusieurs fronts. La guerre devient une activité chronique, saisonnière et rentable, ayant pour but l'appropriation violente des biens et des personnes (esclave).

Tiglathpileser III (745-728) étend encore les régions contrôlées par l'empire jusqu'en Egypte portant la logistique de l'Assure jusqu'à ses limites. Shalmaneser V (126-722) écrase la rébellion des Araméens de Damas et celle de leur allié, le royaume d'Israël, qu'il détruit (722) ; une partie de la population d'Israël est déportée en Mésopotamie. Le royaume de Judée est abattu par Sennacherib (705-682), et Esarhardon (681-670) conquiert la Basse-Egypte, puis Memphis (671). Assurbanipal III (668-625) est le dernier de la grande lignée des souverains assyriens qui, avec ténacité, poursuivent une politique expansive dont l'issue leur sera fatale lorsque leurs lignes de communication s'étendront au-delà de la  capacité de contrôle du pouvoir central.

L'Empire assyrien s'effondrera brusquement en - 612 sous l'offensive conjuguée des Mèdes, des Babyloniens et des Scythes.

Le zénith de l'armée assyrienne se situe entre le VIIIe et le VIIe siècle. Peut-être pouvait-elle compter jusqu'à 150 000 hommes - un chiffre très rarement dépassé avant le XVIIe siècle de notre ère. Elle comprenait, outre l'infanterie et la cavalerie, des corps spécialisés de sapeurs, de génies, d'infanterie de montagne. L'art du siège était déjà pleinement maitrisé. Bien que la cavalerie soit développée, le chariot, pour les dignitaires, reste à l'honneur lorsque le terrain est propice. La logistique assyrienne permettait à l'armée d'opérer jusqu'à 1 500 km de ses bases."

    Ce petit rappel, inutile pour ceux qui connaissent bien l'histoire de l'Antiquité, permet de bien situer dans le contexte spatial et temporel, un certain nombre d'éléments qui expliquent l'expansion et le maintien d'un Empire. Certaines méthodes et réalisations inspirent bien après sa disparition, nombre d'autres empires et font partie d'un "savoir stratégique" plus ou moins bien maitrisé.

   André CORVISIER rappelle que "la stratégie des "Sargonides" consista à implanter des forteresses contrôlant un réseau routier chez les peuples vaincus et à y installer des prisonniers de guerre enrôlés. A partir de ces bases, ils lancèrent des expéditions chez les voisins destinées à lever des tributs, véritable razzias d'Etat qui soutenaient l'économie du royaume. Les résistances étaient réprimées avec férocité et donnaient lieu à de véritables mises en coupe réglée.

La royauté assyrienne faisait du souverain le champion des dieux et lui résister était un péché et un crime. Une organisation commune s'étendait sur militaires et civils et s'appuyaient sur les "fidèles du roi" (ardenes) qui lui devaient obéissance en échange d'aide et protection, obligations établies par un engagement juré lors d'une cérémonie. Les ardenes fournissaient au roi, fonctionnaires, officiers et soldats dévoués. Tous les sujets avaient le droit de renseigner le roi. Les informations étaient recueillies et centralisées par les gardes du roi", sorte de Deuxième Bureau. Les "yeux et les oreilles du roi" utilisaient l'action des Dajjalis ou éclaireurs qui sillonnaient les pays vassaux et le roi entretenait à l'étranger de nombreux espions. Les transmissions étaient assurées par des courriers express et par des signaux de feu.

L'armée assyrienne réalisa une synthèse entre la traditionnelle phalange sumérienne de fantassins lourds et les enseignements des Hittites concernant le cheval, l'usage du fer et les chars. Les troupes étaient organisées suivant le système décimal, avec des cadres très hiérarchisés (...). L'infanterie se composait d'archers et de "boucliers", fantassins lourds armés de piques et d'un grand bouclier. La ligne de combat était composée de binômes archer/bouclier, le bouclier protégeant les deux hommes. Les Assyriens perfectionnèrent les chars, mais ceux-ci devinrent plus lourds, montés par un maitre de char, un cocher et un ou deux "tiers-charristes". On y retrouvait aussi le binôme archer/bouclier. De plus ds chars étaient destinés au transport des hommes et des armes. Ainsi s'étaient constituée une sorte d'infanterie montée."

Après avoir détaillé en quoi consistait leur charrerie et leur corps de génie, André CORVISIER note une caractéristique, réputée parmi les contemporains, de l'Empire des Assyriens. "L'Empire des Assyriens reposait en partie sur la terreur inspirée aux adversaires, dont ils firent une arme de dissuasion. Tandis que les Annales qu'ils ont laissées exaltaient l'invincibilité des rois, les bas-reliefs montraient complaisamment les supplices infligés aux ennemis. Par contre, les correspondances conservées, étudiées par Mme (Florence) MALBRAN-LABAT (L'armée et l'organisation militaire de l'Assyrien d'après les lettres des Sargonides trouvées à Ninive, Genève-Paris, 1982) laissent une image assez différente et beaucoup plus terre à terre de la vie des soldats. Quoi qu'il en soit, les Assyriens suscitèrent beaucoup de haines et succombèrent à une coalition des peuples voisins (prise de Ninive, 612 av JC)." On peut consulter, comme l'auteur, le livre de J. F. ROLLAND, Aristocrates et mercenaires au Moyen-Orient, dans Histoire universelle des armées, tome I, chapitre III.

      Traitant de "l'impasse assyrienne", Alain JOXE décrit les caractéristiques de cet Empire en sociologie de défense. 

"L'Empire militaire de Rome fut capable de "coller" ensemble un Etat logistique ancien, comme l'Egypte, une nébuleuse de cités marchandes ouvertes, comme la Grèce, un conglomérat de tributs comme la Gaule, sans les confondre ni les homogénéiser ni chercher à le faire par la violence au service de l'organisation. Pourquoi? Parce qu'on savait déjà en Orient, stratégiquement parlant, depuis fort longtemps, que quand c'est l'organisation du militaire qui l'emporte sur tout autre facteur, et se mêle d'accompagner dans le détail, de manière totalitaire, chaque relation de production par une relation de menace, il arrive que le système cesse assez rapidement de jouer le rôle "néguentropique" qui est celui de toute organisation politique."

Par néguentropie, notre auteur entend un facteur d'organisation des systèmes sociaux et humains, qui s'oppose à la tendance naturelle à de la désorganisation (entropie), extension de la notion exposée d'abord par  le physicien français Léon BRILLOUIN (La science et la théorie de l'information, 1956) pour les systèmes physiques, reprenant là un concept initialement introduit par le physicien autrichien Erwin SCHRÖDINGER en 1944 dans son ouvrage Qu'est-ce que la vie? Cette notion de néguentropie dans les systèmes sociaux est utilisée entre autres par Edgard MORIN (La nature de la société, 1974).

"L'histoire de l'Empire assyrien est, à cet égard, exemplaire. La production de destruction devenant supérieure à la production de structure organisationnelle, l'Empire assyrien s'est effondré d'un seul coup, cédant la place à une restauration de l'Empire babylonien dans une zone de souveraineté réduite au vieux territoire de "Sumer et Akkad". Celui-ci renoue alors avec de vieilles coutumes sécuritaires bien plus logistiques et pacifiques que "militaristes", l'achat du daprt des barbares ou leur mercenarisation."

"Ce qui s'est passé en Mésopotamie entre 1375 et 1047, puis, surtout, entre 909 et 612 av JC concerne très précisément le rapport entre la technique militaire, sans cesse perfectionnée par les Assyriens et les techniques agricoles; également perfectionnées sous leur Empire, mais insuffisamment. "Colosse aux pieds d'argile", l'Empire assyrien s'est souvent démantibulé, comme aujourd'hui l'Empire soviétique et demain, peut-être, l'Empire américain. Avec les Assyriens, on était sorti du train-train socio-militaire qui entrainaient les peuples du croissant fertile dans des cycles sans fin de prospérité et d'invasion. Les Assyriens sont des volontaristes de l'ordre et de la mise au pas.

C'est sans doute, poursuit-il, sous l'Ancien Empire assyrien que fut mis au point, dès 1800 (...) pour la première fois, une organisation militaire basée sur un recensement général fournissant l'assiette des milices locales et l'incorporation des recrues dans des unités permanentes, jouissant de congés réguliers ; en outre, l'organisation d'une intendance et d'un service de renseignements. Ces principes d'organisation ont peut-être servi de modèle à l'Empire babylonien de Hammurabi qui leur succède. Mais refoulés une première dois dans leurs bases de départ, les Assyriens, entre l'Ancien et le Moyen Empire, paraissent avoir subi une lobotomie (en fait, pensons-nous, la transmission culturelle de génération en génération n'est pas toujours réalisée...) : tout en restant fidèle au système des milices locales rassemblées sous commandement royal pour la guerre, ils ont oublié l'intendance. La "production de milices" est immédiatement vouée non pas tant à la défense ou à la conquête qu'au pillage. Ils commencent leur expansion par des razzias sur les peuples voisins qu'ils ne cherchent pas nécessairement à conquérir. Ils ont inventé dès le Moyen Empire, sous Salmanasur Ier (1273-1244) et Tukulti Ninurta Ier (1243-1207), la pratique du génocide et de la déportation massive destinées à détruire la substance des nations soumises et à les transformer en commandos de travailleurs déracinés. L'extension maximale de l'Empire est atteinte sous Téglath-Phalasar Ier, puis les Assyriens retournent à leur noyau primitif, redevienne un royaume.

Ayant résisté aux Araméens qui bouleversent tout vers 1050, les Assyriens reconstituent encore une fois leur royaume vers 900, puis un Epire conquérant, en se conduisant selon les normes destructrices inventées au Moyen Empire. Evidemment, ils finissent par imposer leur souveraineté sur les provinces ainsi soumises et dépecées. Mais ils continuent à y conserver une mentalité de conquérants pillards. Le pouvoir royale ne se renforce pas au cours de cette expansion rapide mais, au contraire, doit déléguer ses prérogatives locales à une très haute noblesse militaire de cour qui finit par se mettre à dos non seulement les provinces mais la "petite noblesse assyrienne" dépourvue de responsabilités politico-économique. Une première révolte de la petite noblesse d'Assyrien est écrasée en 827 avec l'appui de Babylone (qui préfère le maintien d'un roi affaibli par de grands apanages). Il faut attendre le règne de Téglat-Phalasar III (746-727) pour que triomphe une révolution de la petite noblesse qui s'empare du pouvoir royal et restaure le pouvoir central du roi, éliminant les grands gouvernerais nobles. Le roi organise alors une armée permanente mercenaire d'origine étrangère, qui constitue à la fois sa garde et le noyau du dispositif militaire d'annexion. Mais la stratégie de l'Empire peut se ramener à une tentative constante de s'emparer et de contrôler les centres de production anciens et rationalisés du monde antique, à savoir la Babylonie, l'Elam et l'Egypte.

Cet accès aux sources principales du surplus, ce parasite, sont évidemment rendus nécessaires à l'entretien d'une armée qui devient la spécialité assyrienne et le lieu d'une extraordinaire activité novatrice, mais qui est, par là même, très coûteuse. Par cette définition dans ce qu'elle a de général, c'est-à-dire comme parasite, la stratégie impériale assyrienne est comparable à l'Empire de Rome : le rapport entre l'Occident romain et l'Orient est conforme au rapport entre l'Assyrien et la Babylonie/Elam/Egypte. Un système militaire supérieur domine pendant un cycle un système de production supérieur. Mais la priorité stratégique des Assyriens reste la domination directe des zones de production et non leur "protection" (comme ce fut le cas de Rome, qui fut même "cooptée protectrice" en Asie). Cette tâche de pillage/parasitage détourne les souverains de veiller sur la frontière nord, et c'est de là que viendront les envahisseurs.

L'équilibre social interne, et notamment le triomphe d'une classe de petits notables locaux, ne créa pas les conditions les meilleures pour permettre au roi d'accumuler des ressources, et la vocation militaire du système assyrien est lancée aussi par l'avidité de cette noblesse nombreuse. Jusqu'au bout, les Assyriens organiseront leur expansion et leur défense intérieure sur le mode purement militariste de l'épreuve de force, de la déportation, des tortures et du massacre. Dans le déferlement de l'invasion scythe qui suit la mort d'Assourbanipal en 631, l'Assyrie, battue militairement ne peut pas se protéger. Le pharaon Néchao, qui s'est affranchi des Assyriens, n'a sans doute pas la force de battre les Scythes, mais il achète, sans problème, leur départ d'Egypte.

Cet épisode est exemplaire : en se consacrant à sa machine militaire permanente et à son amélioration des ressources excessives, l'Empire assyrien n'avait-il pas fait courir un risque aux deux grands foyers de civilisation? Celui de voir partout la mort, le génocide, le pillage, l'emporter et détruire au lieu de protéger les techniques néolithiques de l'agriculture communautaire irriguée et de l'économie royale-sacerdotale planifiée, qui sont l'ornement de l'humanité du IVème millénaire au VIIe siècle avant JC? Ne fallait-il pas renouer avec une coutume moins coûteuse, illustrée par Néchao : e défendre des barbares par des dons, les utiliser comme sa propre armée et par là, les civiliser?

Lorsque les Assyriens s'effondrent, battus par les Mèdes (...), c'est sous les coups d'armées ui se sont toutes formées à leur école. Il faut certainement une grande habileté à l'Empire néo-babylonien qui se reconstitue, et à la dynastie saute qui fait renaître l'Egypte, pour remettre en place un système plus traditionnel d'équilibre. Ce qui est visible, c'est que les techniques de production stagnent tandis que les techniques de destruction ont fait un bond en avant. Si un "chercheur" de cette époque avait été conscient de cette tendance, il aurait sans doute cherché à définir quelles étaient les techniques proprement militaires transposables en techniques de production, de telle sorte qu'une partie du progrès des forces destructives soient réinjectées dans l'intensification de la production." Notre auteur consacre par ailleurs dans son étude de sociologie de défense énormément de pages sur le système militaire romain et sans doute considère-t-il que l'Empire a réussi en partie cela, à travers notamment la légion.

"Une des pratiques que la terreur militaire assyrienne avait rendue possible, c'était l'arrachage de populations entières à leur pays d'origine, leur réduction massive en esclavage, leur déportation par le Roi dans le lieu qu'il décidait pour telle tâche productive qu'il envisageait. Le résultat de cette série de brassages (qui, notons-nous est réalisé avec beaucoup moins de violences ailleurs et dans un autre temps...) avait été , paradoxalement, l'homogénéisation de la culture assyrienne autour de la langue araméenne, une langue de "personnes déplacées", appartenant déjà à une culture méditerranéenne et marchande plus ouverte que le militarisme assyrien.

L'esclavage d'Etat relié à l'attachement à la glèbe, constituait en Mésopotamie, en Anatolie et en Egypte, une combinaison de statuts personnels en mosaïque qui mérite sans doute le nom d'"esclavage généralisé". Mais cet esclavage généralisé qui restait dans la main du souverain, en tant que propriétaire éminent de la terre et de l'eau (avec notons-le toute la mythologie qui va avec) ou en tant que chef de l'entreprise royale alimentée par la déportation, était évidemment administré par une hiérarchie de fonctionnaires royaux et ne pouvait atteindre qu'une productivité infime. La privatisation de l'esclavage apparait alors comme le moment d'une invention qui permettait de détourner une partie de la force militaire vers l'acquisition de moyens de production dont la productivité supérieure serait acquise par l'intéressement direct des particuliers, se substituant à l'intérêt général du roi. La sortie en marche arrière de l'impasse assyrienne est pratiquée par les Egyptiens et les Babyloniens, mais la reprise du mouvement en avant, l'intensification de l'intéressement économique dispersé sur des producteurs centrés  se répartissant des esclaves, se produit d'abord en Grèce.

L'esclavagisme des Grecs, puis des Romains, peut donc être considéré comme l'étape de reconversion à la productivité des inventions "destructivistes" des Assyriens. Mais il est clair que l'esclavagisme n'est pas un mode de production supérieur. C'est toujours une mise en tutelle du travail par la violence et donc un parasite du mode de production par le système stratégique dominant, ce n'est pas un progrès des techniques de production, mais un détournement habile des techniques de destruction. Le "mode de production esclavagiste" n'est supérieur aux système de production asiatiques que par le fait qu'il produit, en même temps, des entrepreneurs privés et des soldats meilleurs, au niveau de la société civile, et que l'équilibre production-prédation ne détourne pas toutes les forces de destruction vers la répression interne mais permet d'en détacher suffisamment vers la défense des frontières pendant un cycle bien plus long que celui de l'Assyrien."

   On aimerait voir ce type d'analyse reproduit plus souvent dans les Histoires d'empire; Elle s'efforce de comprendre comment se forment, vivent et se détruisent les Empires et pas seulement d'exposer une succession d'événements avec plus ou moins de bonheur, mettant l'accent plus sur le volet militaire que sur leurs conditions sociales, économiques et politiques. Cela permettrait de mieux expliquer comment fonctionnent, entre autres, les empires contemporains...

 

Alain JOXE, Voyage aux sources de la guerre, PUF, 1991. André CORVISIER, Dictionnaire d'art et d'histoire militaires, PUF, 1988. Arnaud BLIN et Gérard CHALIAND, Dictionnaire de stratégie, Perrin, tempus, 2016.

 

STRATEGUS

 

 

 

  

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