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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 08:28

     Si la revue apparait comme relativement technocrate et un brin élitiste, elle se permet, parce qu'elle n'est pas une revue s'émanation gouvernementale des saillies (assez nombreuses d'ailleurs,et de plus en plus...) de bon aloi et surtout elle insiste sur le fait que les activités humaines, parce qu'elles ont un impact sur la planète toute entière, nécessitent une prospective et une certaine planification. Notamment parce que les impacts sur l'environnement sont de plus en plus irréversibles. A une période de libéralisme très peu tempéré, cette revue est bien entendu bienvenue. Elle forme un think tank relativement écouté. 

Elle a la particularité aussi d'accueillir dans ses colonnes des contributions de personnalités très différentes de tous les continents.

 

Futuristes est un néologisme créé par Bertrand de JOUVENEL, mot-valise formé de la rencontre de futurs et de possibles. Ce terme aurait déjà été utilisé par un jésuite du XVIe siècle, Luis MOLINA. 

 

   Créée en 1960 par Bertrand de JOUVENEL sous la forme d'un "comité international" elle rassemble une vingtaine d'intellectuels de différents pays (Etats-unis, France, Royaume-Uni, Japon, Inde...) de diverses disciplines (sciences politiques, économie, sociologie, sciences et techniques...).  Son financement était assuré par la Fondation Ford. De 1960 à 1965, le "Comité international Futuristes" publie une cinquantaine d'essais de prospective (dans les "Bulletins de la SEDEIS") et organise cinq grandes conférences internationales (Genève, Paris, Genève, New Hapenet, Paris).

En 1967, est créée l'Association Internationale Futuristes (association sans but lucratif) sous la présidence initiale de Bertrand de JOUVENEL, puis très rapidement de Pierre MASSÉ (ancien Commissaire au Plan, France). Cette association, bénéficiant alors d'importantes subventions des pouvoirs publics français, s'installe dans un hôtel particulier où se trouvent la plupart des centres se réclamant de la prospective ; en particulier le Centre d'études prospectives créé par Gaston BERGER (qui rapidement fusionne avec Futuribles), le Collège des techniques avancées, la Société d'études et de documentation économiques, industrielles et sociales (SEDEIS, alors éditrice de la revue Analyse et Prévision), puis la Revue 2000 alors éditée par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR, France).

L'Association internationale Futribles joue alors deux fonctions principales : d'une part, elle gère un important centre de documentation et une bibliothèque des travaux sur le futur ; d'autre part, elle joue un rôle de centre international de rencontres pour tous ceux, intellectuels et décideurs, qui s'intéressent à l'avenir à long terme.

Pierre PIGANIOL, ancien directeur de la Délégation à la recherche scientifique et technique (DGRST) prend la présidence de l'association en 1970 et, peu de temps après, est créé au sein de l'association le "Laboratoire de prospective appliquée" dirigée par André-Clément DECOUFLÉ, délégué général de l'association, qui entreprend la réalisation d'études prospectives sur contrat. L'association organise à Paris une conférence international au cours de laquelle est créée la World Future Studies Federation (1973).

Mais les subventions s'étant entretemps taries, signe que le vent tourne par rapport à la planification d'une manière général (le libéral Giscard d'ESTAING est élu président l'année suivante), l'association rencontre d'importantes difficultés financières la contraignant à une restructuration drastique de ses activités. Le "Laboratoire de prospective appliquée" disparait alors. Hugues de JOUVENEL est élus délégué général avec pour mission d'assainir la situation. L'association quitte l'hôtel particulier et est abritéeà la "Maison des sciences de l'homme" dirigé alors par Fernand BRAUDEL. L'association s'efforce de poursuivre ses objets en recherchant des contrats publics ou privés.

L'association renommée "Futuristes international" se réinstalle en 1975 de manière indépendante. Est élu à la présidence Philippe de SEYNES, ancien secrétaire général adjoint de l'UNESCO. Hugues de JOUVENEL, toujours délégué général, crée alors la revue Futuristes en lieu et place de deux revues défuntes, Analyse et Prévisions et Prospectives qu'éditaient les Presses Universitaires de France. Certains confondent encore aujourd'hui cette revue avec le centre qui l'a créé bien plus tard... 

Les années 1980-1990 sont marquées par un développement important des activités de l'association, bien plus connue du public universitaire : création d'une base de données sur les centres de prospectives et d'une base de données bibliographiques, organisation de plusieurs colonies européens de prospective, production d'un grand nombre d'études prospectives sur contrat, création en 1987 d'une société de presse (SARL Futuristes) qui prend en charge l'édition de la revue. Qui s'installe alors au 55 rue de Varenne à Paris, où se trouvent regroupés plusieurs organismes s'intéressant à la prospective, notamment la Revue 2000, initialement lancés par la DATAR et dirigée par Serge ANTOINE. Le siège français de l'Institut pour une politique européenne de l'environnement est alors présidé par Brice LALONDE.

Au début des années 1990 est créé en appui à l'association un club composé de plusieurs grandes entreprises publiques (EDF, France Télécom, SNCF, La Poste, GDF...). A la tête de l'association est élu le professeur au Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM), Jacques LESOURNE, ancien directeur du programme interfuturs de l'OCDE et ancien directeur du journal Le Monde.

Depuis, Futuristes développe fortement ses activités de veille et d'analyse prospective (Vigie et Bibliographie prospective), ses activités de formation et de conseil au profit de démarches de prospective appliquée aussi bien dans les territoires que dans les organisations, ses activités de presse, à la fois papier et numérique. Il est installé depuis 2006, au 47, rue de Babylone à Paris.

La revue mensuelle francophone Futuribles tire en 2009, 5 000 exemplaires.

Le numéro de janvier-février 2018 (n°422) accueille les contributions de Hugues de JOUVENEL (Des paroles aux actes), Gilbert CETTE et Ombeline JULLIEN DE POMMEROL (Dromadaire ou chameau? A propos de la troisième révolution industrielle), de Martin RICHER (Comment travaillerons-nous demain? Cinq tendance lourdes d'évolution du travail), de Charles du GRANRUT (L'essor des inégalités aux Etats-Unis), de Patrick VIVERET (Trois clefs pour réinventer la politique), de Thierry GAUDIN (Vers une prospective des monnaies), de Pierre)Frédéric TÉNIERE-BUCHOT (Quel monde en 2050?), de Victor NDIAYE, Ruben B. DJOGBENOU (L'émergence des économies africaines), de Jean-François DREVET (Catalogne, Kurdistan, Écosse, quel droit à l'indépendance?, dans la tribune européenne). Suivies des deux rubriques Actualités prospectives n°422 et Bibliographie n°422. 

Le site de Futuristes aborde également d'autres thèmes.

Hugues de JOUVENEL, Historique de Futuristes, mars 2012. www.futuribles.com

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