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28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 09:33

     Tout acte terroriste bénéficie d'une couverture médiatique souvent hors de proportion avec son importance réelle. D'une certaine manière l'impact médiatique, objectif recherché et parfois unique impact recherché​​, est fourni non pas par l'importance de l'acte mais par les médias eux-mêmes... Aussi, lorsqu'on traite du terrorisme, faut-il soulever quelques questions préalables :

- ne faut-il pas discuter des terrorismes, plutôt que de terrorisme ? L'étiquette péjorative de terrorisme (les terroristes eux-mêmes se voient plutôt en résistants, en libérateurs, en marqueurs...) recouvre une quantité d'actes aux motivations qui couvrent une large partie du spectre politique. Le résistant de la Seconde guerre mondiale n'est-il pas le terroriste des forces d'occupation? Le résistant palestinien n'est-il pas le terroriste des forces d'Israël? Le flou est si intense que l'on peut recouvrir aisément du terme de terrorisme des actes qui sont très loin de ceux qui utilisent bombe ou arme blanche ou à feu... De plus est amalgamé sous le terme terrorisme tant les actes isolés (même s'ils se réclament - plus ou moins de bonne foi - d'une cause quelconque) que les actes de groupes politiques constitués.

- qui veut terroriser qui et qui terrorise qui? Un attentat isolé terrorise t-il réellement une dense population urbaine, ou les responsables de la sécurité au sens large ne sont-ils pas les seuls terrorisés? Ou font-ils semblant de l'être pour mettre en oeuvre des politiques précises de contrôle de cette même population? Les acteurs utilisant le terrorisme sont légion, surtout si l'on regarde dans l'épaisseur de l'Histoire. Des États ou des Empires cherchant à recouvrir les impôts en rasant un ou des villages pour l'exemple aux individus isolés se réclamant d'une cause quelconque, les exemples abondent. La politique de la peur est utilisée autant par des États, des groupes et des individus de toutes motivations. On aurait tort, sans doute, d'oublier l'équilibre de la terreur nucléaire à côté desquelles toutes ces petites politiques de terreur dont les actes frappent des populations plus ou moins nombreuses apparaissent en fin de compte assez pauvres et assez minables sur bien des plans... Aujourd'hui encore, la politique de la peur fait partie de la panoplie de bien de régimes politiques dans de nombreuses régions du monde...

 

Les questions-clés...

- Derrière toute l'agitation médiatique, que se cache t-il souvent?

- Quels sont les véritables caractéristique de moyens terroristes?

- Quelles sont les causes, effets immédiats et conséquences à plus ou moins long terme d'un terrorisme?

- Le terrorisme - pour reprendre encore une fois ce terme fourre-tout, ne parle t-on pas de cyberterrorisme? - fait-il réellement partie d'une stratégie d'ensemble de groupes particuliers? Et si c'est le cas, dans quelles circonstances les acteurs terroristes l'utilisent-ils? Entre-t-il dans la vaste catégorie des guerres irrégulières?

- Il apparait sans doute qu'historiquement, le terrorisme est militairement inefficace et socialement comme idéologiquement contre productif à terme. Souvent, ce sont des perdants qui l'utilisent, des groupes en perte d'influences... Mais seule l'enquête historique permet de déterminer cela réellement. Il faut sans doute déjà attirer l'attention sur l'écart entre la perception de l'importance d'un groupe (parce qu'il utilise des moyens de destruction aveugles à l'aide de martyrs auto-proclamés) et la réalité de sa place sur l'échiquier politique dans les pays dont il est issu.

- Moralement, l'acte terroriste, qui ne vise que rarement - mais là aussi les amalgames peuvent brouiller les pistes - des combattants, n'est-il pas un acte lâche (au sens d'incapable de s'attaquer à des individus ou des groupes du même niveau, de la même force...), même si le terroriste meurt dans son acte?

  Pour terminer provisoirement sur une note humoristique, rappelez-vous l'anecdote suivante : à peine l'avion de ligne avait-il décoller qu'un gamin de cinq ans brandit un pistolet en chocolat vers les passagers juste derrière lui. L'hôtesse de l'air qui passait alors dans la travée centrale poussa des cris et demanda au pilote de rebrousser chemin. Ce qu'il fit, atterrissant sur une piste voisine de celle de son envol. L'article du journal spécialisé à destination des membres des équipes en vol ou au sol de l'aéroport ne précise pas les suites de ce "détournement"... en plein climat d'hystérie collective d'attentats terroristes... C'est à peu près du même tonneau (mais plus risible quand même) que les attentats au couteau de cuisine ou à la fourchette, très bien revendiqués par les organisations "sérieuse" comme l'État islamique...

STRATEGUS

 

Relu et complété par l'anecdote le 22 janvier 2022

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