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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 09:12

           Engagé très tôt dans le syndicalisme (il est employé dans une compagnie des chemins de fer), Jean GOSS, militant français de la non-violence, donne une impulsion indéniable à la non-violence évangélique, dans un rapport constant d'interpellation des Églises.

      Prisonnier dans un camp après la défaite de 1940, s'étant rebellé contre le système il est condamné à mort et sauvé in extrémis (par le chef de camp bouleversé par son témoignage de foi), se réfugiant chez un pasteur. Juste après la Libération, après une expérience de soldat qui lui fait prendre conscience "qu'il n'a pas tué Hiltler, mais des hommes comme lui, des pères de famille et des ouvriers qui n'avaient pas demandé cette boucherie", il décide de s'engager avant tout (même une activité professionnelle) pour "vivre et et faire découvrir cet amour" qui ne le quitte plus.

    Dès cette époque, il cherche à entrer en contact avec les catholiques et leurs responsables pour leur prêcher la non-violence, jusqu'au Saint-Office à Rome en 1950 où il se fait expulser. Il excède tellement les autorités religieuses qu'elles lui indiquent qu'il existent des protestants! Il adhère alors au Mouvement International de la Réconciliation (MIR). En même temps qu'il interpelle les autorités religieuses, il s'engage dans l'objection de conscience en renvoyant en 1948 ses papiers militaires et ses décorations, dans la lutte pour la construction de logements sociaux et les luttes syndicales à la SNCF au point de devenir un des leaders parisiens de la grève de 1953 et.. de se faire exclure du syndicat pour jusqu'au-boutisme, et ne plus il est présent à la même époque dans un congrès de Pax Christi. Autant dire qu'il dépense de sa personne sans compter. Il participe alors à diverses rencontres de paix en Europe de l'Est (Budapest 1953, Varsovie 1956, Moscou 1957, Prague 1958).

    Il épouse Hildegarde MAYR en 1958 et prend assez vite sa retraité anticipée des Chemins de fer. L'activité du couple booster la dynamique qu'ils engageaient alors séparément : Suivant Vatican II en 1962, auquel ils fondent beaucoup d'espoir, ils partent vivre en Amérique Latine, en Brésil (1964-1965) puis au Mexique (1970-1971) où ils participent au vaste mouvement théorie et pratique de la théologie de la libération. Parallèlement, ils donnent des conférences et séminaires sur la non-violence dans divers pays touchés par la guerre ou la violence. Ils  préparent et accompagnent en 1986 la révolution non-violente des Philippines en 1986. Jean GOSS s'éteint en pleine activité alors qu'il devait partir le lendemain du Zaïre pour Madagascar.

     Membre pendant des années, avec son épouse Hildegarde, du Conseil international du MIR, puis vice-président, Jean GOSS prêche jusqu'au bout la non-violence évangélique, souffrant que son Eglise et les autres Eglises chrétienne soient si hésitantes à la prêcher à leur tour. Armé d'une grande patience, il prend tout son temps pour dialoguer avec leurs responsables et une de ses grandes fiertés est d'avoir organiser pour les évêques d'Amérique Latine à Bogota en 1977 un séminaire sur la non-violence.

    Infatigable prêcheur, il entraine avec lui sans son sillage nombre de futurs militants et associations de la non-violence. Le MIR continue de s'inspirer de lui, spécialement les branches française et suisse. Titulaire de nombreux prix de la paix, il fait l'objet en 1993 à Paris d'un Colloque, dont les Actes ont été publiés en 1995. 

Jean GOSS et Hildegard GOSS-MAYR et MIR, une autre révolution : violence des non-violents, Cerf, 1969 ; avec Jean LASSERRE, Une révolution pour tous les hommes, Toulouse, Centre d'information pour l'ouverture au tiers-monde, 1969 ; Evangiles et luttes pour la paix : séminaire d'entrainement à la non-violence évangélique et ses méthodes d'engagement, Les Bergers et les Mages, 1989.

Jean GOSS, témoin de la non-violence, MIR, 1993. Actes du Colloque Jean Goss du 30 octobre 1993, Paris, MIR, 1995. Gérard HOUVER : Jean et Hildegarde GOSS : la non-violence, c'est la vie, Cerf, 1981. Hildegard GOSS-MAYR : Oser le combat non-violents : aux côtés de Jean Goss, Cerf, 1998. Hildegard GOSS-MAYR et Jo HANSSENS, Jean Goss, Mystique et militant de la non-violence, Fidelite Eds, décembre 2010. 

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