Psychologue, et sociologue australien, Elton MAYO est à l'origine du mouvement des relations humaine du management. Considéré comme l'un des pères fondateurs de la sociologie du travail, il initie une vision sociale de l'être humain au travail. Il déduit de ses expérimentations l'importance de la motivation sociale sur le comportement et la performance des travailleurs, ceux-ci étant en attente de reconnaissance et de considération dans les relations interpersonnelles. Il théorise également "l'effet Hawthorne" ("effet de l'observateur") qui est à l'origine du courant de recherche du "Mouvement du Potentiel Humain". Il peut être considéré, avec TAYLOR et en partie pour corriger ses conceptions, comme l'initiateur des recherches sur l'organisation scientifique du travail.
Après des études de médecine en Écosse et de psychologie en Australie, il devient professeur de philosophie et de psychologie, disciplines alors fortement associées. Il s'intéresse vite aux problèmes et aux conséquences des tâches répétitives dans l'industrie, à la suite de l'application du taylorisme. professeur à Wharton (Philadelphie), puis à l'université de Harvard de 1926 à 1947, il participe à la création de département de psychologie industrielle et développe ses recherches sur le comportement au travail.
L'école des relations humaines qu'il contribue à lancer connait son heure de gloire entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la fin des années 1950, des deux côtés de l'atlantique. L'utilisation de la locution "école des relations humaines", fréquente à l'époque, s'explique moins en termes institutionnels que par la volonté commune d'un ensemble de groupes aux sensibilités et aux démarches diverses de mettre les sciences sociales au service de l'organisation des relations de travail. La diffusion, au cours des années 1930, des résultats des expériences dites de "Hawthorne" est habituellement considérée comme la source de cette tradition intellectuelle.
C'est, avant que ces travaux n'ancrent ce mouvement, dès la fin des années 1910 que plusieurs auteurs critiques du taylorisme recherchent un corpus de connaissance - surtout puisées parmi les psychologues . Ces auteurs appartiennent au monde de l'entreprise, à des échelons divers, même celui de chef d'usine. Les traités de gestion du personnel ou d'administration de l'époque insistent sur le rôle que peut jouer une supervision attentive aux individus en interaction pour gagner leur coopération et leur loyauté.
Par la diffusion du résultat de ces expériences, menées surtout au départ par Elton MAYO, ces "relations humaines" s'implantent dans le monde académique, avec un succès certain auprès des managers. Ces expériences font couler beaucoup d'encre et continuent d'ailleurs à faire l'objet d'articles qui réinterprètent les données de l'époque ou étudient la manière dont les présentent les manuels de gestion d'aujourd'hui.
Elton MAYO, The Human Problems of an Industrial Civilization : Early Sociology of Management and Organizations, Routledge, 1933, réédition en 2001 ; The Social Problems of an Industrial Civilization, Routledge, 1945-1947, réédité en 2007.
Marc MOUSLI, Elton Mayo et l'école des relations humaines, dans Alternatives Économique, n°256, mars 2007. Pierre DESMAREZ, école des relations humaines, dans Dictionnaire du travail, PUF, 2012.