Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 décembre 2021 7 05 /12 /décembre /2021 11:13

    Philosophe français, professeur de pensée politique à l'Institut d'études politiques de Paris et chercheur au CEVIPOF, Frédéric GROS, parfois présenté comme un spécialiste de Michel FOUCAULT, est l'auteur d'ouvrages sur la violence, la désobéissance civile...

   Il faut retenir ses trois ouvrages sur Michel FOUCAULT (Michel Foucault, PUF, 1996, dans la collection Que sais-je? ; Foucault et la folie, PUF, 1997 ; Foucault, Le courage de la vérité, PUF; 2002, ouvrage collectif qu'il dirige), États de violence : essai sur la fin de la guerre, Gallimard, 2006, Le Principe sécurité, Gallimard, 2012, Désobéir, Albin Michel, 2017 et La honte est un sentiment révolutionnaire, Albin Michel, 2021.

   Ancien élève de l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm, il enseigne à Science-Po les humanités politiques en tant que professeur des Universités en première année de Collège. Ses recherches portent sur la philosophie politique contemporaine, les fondements du droit du punir, les problématiques de la guerre et de la sécurité, l'éthique du sujet politique (à travers notamment le problème obéir/désobéir.

 

États de violence - essai sur la fin de la guerre

     La philosophie occidentale a longtemps pensé la guerre  dans une formulation fameuse, comme "conflit armé, public et juste". 

Elle a tendu à définir l'identité de la guerre et à la distinguer de la violence informe. Trois critères - éthique, politique et juridique - ont permis de qualifier l'échange de mort comme guerre et de lui conférer une consistance conceptuelle et un horizon de sens. De la circonscrire aussi en la codifiant et en l'ordonnant à des fins qu'elle doit servir. La guerre ainsi définie par Alberico GENTILIS en 1597 comme un "conflit armé, public et juste", est légitimée en ce qu'elle est un moyen d'assurer la consistance de l'unité politique, Cité, État, Empire.., et de poursuivre la justice. Cette mort échangée, cet État soutenu, cette justice visée constituent les trois foyers d'une conception de la guerre qui s'est progressivement élaborée au sein de la pensée politique et de la pensée religieuse de telle manière que la violence pure puisse faire place à une expérience intelligible, source de perfectionnement éthique, où la mort est ordonnée à une vie plus haute...

Mais la médiatisation en temps réel des malheurs qu'elle entraine, le scandale du malheur nu et les critiques qu'elle engendre sur elle-même quant à sa capacité à "résoudre" des conflits de toute nature, effectuent une radicale transformation qui exige de la philosophie de grandes vigilances et forcent à inventer de nouvelles espérances...

Le concept de guerre échoue aujourd'hui à penser les nouvelles formes de violence. L'auteur évoque les attentats terroristes, les factions armées sillonnant des pays ravagés, les envois de missiles intelligents pour les conflits à "zéro mort", pour entamer ou poursuivre une réflexion sur le sens (perdu) de la guerre... On pourrait ajouter la liste de plus en plus longue de régions où les États n'exercent plus qu'une autorité nominale.  La fin proclamée d'une guerre n'est plus la fin des violences... A un âge des violences "légitimes" succède peut-être, selon Frédéric GROS, un autre âge...

Depuis la publication de ce livre, la réflexion va beaucoup plus loin, de manière accélérée si l'on en juge l'explosion éditoriale visible aux États-Unis, mais encore peu visible en France. La remise en cause de la guerre comme autre moyen de faire de la politique est de plus en plus vivace...

   

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : LE CONFLIT
  • : Approches du conflit : philosophie, religion, psychologie, sociologie, arts, défense, anthropologie, économie, politique, sciences politiques, sciences naturelles, géopolitique, droit, biologie
  • Contact

Recherche

Liens