19 juin 2008
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Ce livre est destiné à tous ceux qui veulent s'informer sur la véritable histoire de la Bible et sur son historicité en général, en dehors des dogmes religieux et des élucubrations de certaines sectes.
Se basant sur les nouvelles révélations archéologiques provenant des toutes dernières récentes fouilles en Palestine, les auteurs revisitent l'"histoire sainte". Selon eux, il est possible de répondre aux questions que se pose l'honnête homme sur les auteurs de la Bible, sur le moment de la naissance du monothéisme, sur les véritables pérégrinations du peuple d'Israël, sur le rôle réel de Jérusalem...
Déplaçant l'histoire des Juifs tel que la raconte la Bible de plusieurs siècles en avant, ils montrent comment, dans l'époque des conflits entre les royaumes de Juda et d'Israël, comme avec leurs puissants voisins, s'est constitué le corpus le plus influent de l'histoire de l'humanité. Ils donnent ainsi à la vision que nous avons des prophètes et de leurs prophéties une vision plus réaliste.
Avec cette remise à plat historique, on comprend beaucoup mieux par exemple, quels ont pu être les relations entre les Grecs et les Juifs, et comment le christianisme est né par la suite. Dans la dernière partie du livre, on peut s'informer amplement de la discussion, toujours ouverte, autour de la conquête israélite par exemple, ce qui est utile pour suivre les résultats de fouilles archéologiques qui continuent encore aujourd'hui.
Déplaçant l'histoire des Juifs tel que la raconte la Bible de plusieurs siècles en avant, ils montrent comment, dans l'époque des conflits entre les royaumes de Juda et d'Israël, comme avec leurs puissants voisins, s'est constitué le corpus le plus influent de l'histoire de l'humanité. Ils donnent ainsi à la vision que nous avons des prophètes et de leurs prophéties une vision plus réaliste.
Avec cette remise à plat historique, on comprend beaucoup mieux par exemple, quels ont pu être les relations entre les Grecs et les Juifs, et comment le christianisme est né par la suite. Dans la dernière partie du livre, on peut s'informer amplement de la discussion, toujours ouverte, autour de la conquête israélite par exemple, ce qui est utile pour suivre les résultats de fouilles archéologiques qui continuent encore aujourd'hui.
L'éditeur présente ce livre de la manière suivante, dans un style qui n'appelle pas à tout prix la polémique, plutôt consensuel : "Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été écrite? Que savons-nous des premiers patriarches? Quand le monothéisme est-il apparu? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre promise? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël? Pour la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Egypte, au Liban et en Syrie. Loin de sortir désenchanté de cette mise à plat historique du Livre des livres, le lecteur est d'autant plus fasciné par ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la fécondité n'a cessé d'essaimer au-delà de ce peuple."
Bien entendu Israël FINKELSTEIN, archéologue israélien et directeur de l'Institut d'Archéologie de l'Université de Tel-Aviv et Neil Asher SILBERMAN, directeur historique du centre Ename de Bruxelles pour l'archéologie et l'héritage public de Belgique, fournissent là une somme d'informations qui relativisent les données "factuelles" inscrites dans la Bible.
Ils ne peuvent que déstabiliser les partisans de fondements de la politique d'Israël, à la conquête du Grand Israël, directement tiré d'une vision biblique de la Palestine. La polémique fait encore rage contre un ensemble d'études du même type, comme ceux de Pierre BORDREUIL et Françoise BRIQUEL-CHATONNET (Le temps de la Bible, Fayard, 2000). Ceux-ci réécrivent dans leur livre toute l'histoire du peuple juif, à la lumière de l'exil à Babylone, là où la communauté se forge un passé qui remonte à la création du monde. Les auteurs, après avoir reproché aux premiers archéologues à partir de 1900, d'avoir simplement recherché en chaque découverte une illustration du texte biblique, reprennent l'ensemble du Livre et le confrontent aux résultats des fouilles archéologiques. Face aux réactions d'une partie de la communauté juive, notamment celle attachée à une politique sioniste, d'autres auteurs et responsables religieux valident en grande partie leurs conclusions.
Les revues de presse parues notamment lors de la publication du livre dans Publisher's Weekly, le Library Journal et dans New York Times vont dans un sens positif à l'égard des thèses développées par les deux auteurs. Les lecteurs dont Lise WILAR (http://écrits-vains.com) a pu examiner les réactions parfois viscérales sont trop attachés à leurs traditions pour accepter une relecture des événements deutéronomiques en les transposant à une époque plus récente, les Catholiques plus que les Protestants ou les Musulmans d'ailleurs. Il s'agit des lecteurs américains et les réactions sont beaucoup plus mesurées en Europe.
Dans un interview, relaté par la même auteure, donnée au Nouvel-Observateur par Israël FINKELSTEIN, on mesure bien l'esprit de leur travail :
- NO : Les royaumes de David et de Salomon ont-ils réellement existé?
- F : Pas comme ils sont présentés dans la Bible. Les dernières découvertes archéologiques nous apprennent que David et Salomon étaient plutôt les roitelets d'un Etat-cité, Jérusalem, qui était à l'époque une ville assez misérable, située sur une colline, entourée de villages. La population était clairsemée et, dans l'ensemble, illettrée.
- NO: Pourquoi est-ce dans le petit royaume de Juda qu'on a écrit ces textes extraordinaires, alors que les empires assyrien, babylonien ou égyptien, qui avaient développé une civilisation raffinée, n'ont rien produit de comparable?
- F : Effectivement, c'est une chose fascinante. Ce récit se trouve à la fondation des trois religions monothéistes, alors que les auteurs ont grandi dans un minuscule royaume provincial où une population peu nombreuse menait une vie précaire. L'exploit est d'autant plus remarquable que l'Ancien Testament comprend à la fois des éléments d'histoire, des légendes, des mythes, mais aussi un code légal ainsi que des prescriptions sociales et des exhortations éthiques, dont les enseignements ont influencé une grande partie de l'humanité pendant des siècles.
- NO : Vous remettez en question l'exactitude du récit biblique qui, pour des millions de croyants, est la vérité révélée et donc intouchable. N'êtes-vous pas attaqué en Israël?
- F : Les milieux religieux m'ignorent. L'étude critique de la Bible ne les intéresse pas. Ils s'en tiennent au texte, un point c'est tout. En revanche, ceux que j'appellerais les vieux sionistes, ceux qui ont vécu la fondation de l'Etat d'Israël, sont scandalisés par notre approche. Pour eux, l'archéologie doit - comme du temps d'Igal Yadin, le chef de l'archéologie classique - apporter des preuves du récit biblique, jamais le contredire ou le mettre en doute. Ils ont tort. L'archéologie moderne n'affaiblit pas le message de la Bible. Au contraire, elle montre le génie et la force de cette création littéraire et spirituelle unique.
De nombreux textes argumentent pour ou contre les thèses des deux auteurs. Par exemple de la part de J M VAN CANGH (www.upif.org) ou de Jean-Michel MALDAMÉ (http://biblio.domuni.org) pour prendre deux argumentations développées. Un point scientifique sur la question des désaccords de datation, sur lequel repose nombre d'arguments de leur livre est fait dans un compte-rendu de congrès qui rassemble les contributions professionnelles (T Levy and T Higham, editors, "Radiocarbon Dating and the Iron Age of the Southern Levant : The Bible and Archeopology Today, 2005).
Un film documentaire en 4 parties (52 minutes chacune) est réalisé à partir du livre par Thierry RAGOBERT, sous le même titre. (2005, France 5), et édité en DVD ensuite (février 2006, Editions Montparnasse).
Israël FINKELSTEIN est aussi l'auteur de plusieurs autres études parues dans des revues professionnelles, au fur et à mesure que continuent les fouilles. Il écrit en 2001 (traduit en France en 2006, aux éditions Bayard), toujours avec Neil Asher SILBERMAN, Les rois sacrés de la Bible, A la recherche de David et Salomon, ce dernier étant collaborateur de la revue Archeology.

Israel FINKELSTEIN et Neil Asher SILBERMAN, La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l'archéologie, Editions Gallimard, folio histoire, 2004, 554 pages. Il s'agit de la traduction de l'anglais par Patrice GHIRARDI de l'ouvrage "The Bible unearthed" publié par The Free Press, a division of Simon & Schuster, Inc à New York (USA) en 2001.
Complété le 31 Juillet 2012