8 juin 2009
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L'ensemble de l'oeuvre, et chacun des ouvrages, de Sigmund FREUD marque la pensée d'une empreinte aussi forte que celle de GALILEE pour les sciences physiques, de MARX pour la philosophie politique et l'économie, de DARWIN pour les sciences naturelles ou de CLAUSEWITZ pour la stratégie. Après lui, nous ne pouvons plus penser le monde et l'homme de la même façon, surtout l'homme qui n'est plus l'être de Raison recherché par de nombreux philosophes, ni l'être pour l'harmonie avec la nature. Plaçant le conflit au coeur de la personnalité humaine, il permet, passé le moment de la désillusion, de rendre "conscient" de la prégnance et du poids de l'inconscient ; il permet finalement de mieux rechercher cette Raison et cette harmonie, même si cette recherche reste pessimiste.
Nous pouvons distinguer quatre phases dans le déroulement de la pensée du fondateur de la psychanalyse, même si ce découpage ne sert qu'à clarifier les idées (il en existe d'autres...) :
- Une première phase (1883-1893), de la pratique de l'hypnose à la méthode de la catharsis. Sigmund FREUD travaille dans différents services de l'hôpital de Vienne, puis chez le professeur CHARCOT à Paris (stage de neurologie). C'est dans cette période que Sigmund FREUD trouve sa voie, en expérimentant l'hypnose. Il se lie avec Wilhelm FLIESS et Josef BREUER avec lequel il signe Études sur l'hystérie en 1895.
- Dans une deuxième phase (1893-1905), il s'installe comme médecin et commence à forger ce qui va devenir la psychanalyse, un nouveau champ de pratiques thérapeutiques et d'études théoriques. Il étude les rêves, commence à publier et prépare Psychopathologie de la vie quotidienne qu'il publie en 1901. Ses recherches aboutissent à la publication des Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) qui rassemble ses hypothèses sur la place de la sexualité et son devenir dans le développement de la personnalité humaine.
- La troisième phase (1905-1920) est celle de l'institution psychanalyse, de nombreux médecins germanophones utilisant déjà ses publications pour développer leurs propres pratiques thérapeutiques. Parmi eux Max EITINGTON, Ludwig BINSWANGER, Carl Gustav JUNG, Karl ABRAHAM, Sandor FERENCZI, qui forment le noyau de ses futurs adeptes. Le premier Congrès psychanalyse de Salzbourg de 1908 marque le début du développement d'une véritable école, où de fil en aiguille, se forment les premiers psychanalystes et s'organisent les principes des cures psychanalytiques. C'est la période des premières élaborations conceptuelles (première topique) et des premières hypothèses concernant à la fois le développement individuel et l'évolution de la société.
- Dans la quatrième période (1920-1939), la psychanalyse s'étend, et sous la poussée des polémiques et de nouvelles constatation, Sigmund FREUD élabore de nouvelles conceptions de l'organisation de la personnalité (Au-delà du principe du plaisir, 1920). Une deuxième topique est proposée, ainsi que des extrapolations anthropologiques (Malaise dans la culture, Malaise dans le civilisation, Moïse et le monothéisme). Les préoccupations pessimistes s'accumulent parfois, à propos de la guerre notamment. Avec l'extension de la psychanalyse viennent les différentes scissions du nouveau mouvement de pensée... qui donnent lieu à la diffusion d'autres interprétations du développement humain.
Différentes oeuvres phares de Sigmund FREUD, parmi son abondante littérature (tous ses écrits ne sont pas publiés et chaque écrit livré au public par ses héritiers ouvre de nouvelles recherches sur son oeuvre...) marquent les étapes de la psychanalyse et constituent autant de repères pour les praticiens et les théoriciens d'aujourd'hui.
- Étude sur l'hystérie (1895) porte sur l'affect, le conscient et l'inconscient, suite directe de l'expérience médicale à Vienne et à Paris. Sur ce sujet, il dépasse l'opposition de l'époque entre rapporter les symptômes hystériques à la suggestion ou à la simulation (absence de lésion organique) et donner à cette maladie le statut d'une affection neurologique. Sigmund FREUD considère l'hystérie comme une maladie psychique bien définie exigeant une étiologie spécifique. La mise au jour de cette étiologie amène la (re)découverte de l'inconscient, du fantasme, du conflit défensif, du refoulement, du transfert, des mécanismes d'identification...
- L'interprétation des rêves (1899, daté de 1900) expose les découvertes des fragmentations et associations d'idées pendant le sommeil. Dans ce livre, Sigmund FREUD fait du rêve un objet d'étude à part entière et met en évidence les mécanismes de refoulement. Il fait du rêve le paradigme de la formation inconsciente, dont le sens n'est pas l'inconscient, mais l'entre-deux de la pensée du rêve et du contenu manifeste. C'est là que le fondateur de la psychanalyse tente d'expliquer les relations entre Conscient et Inconscient, avec l'intervention de la censure ; c'est ce mécanisme qui rend possible la défense et la relation avec le monde extérieur.
- Psychopathologie de la vie quotidienne (1901), avec les deux précédents écrits, expose les premiers cheminements de la nouvelle théorie psychologique, en insistant beaucoup sur la notion de refoulement.
Un ensemble d'ouvrages situe le cheminement de Sigmund FREUD dans l'élaboration de sa théorie sexuelle.
C'est le désir sexuel qui se trouve être à l'origine des hystéries, névroses et psychoses, qu'il est amené à traiter dans son cabinet de médecin, ou précisément la rencontre de ce désir sexuel, aux formes multiples et changeantes, et de la société. Des Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) au Clivage du Moi dans le processus de défense (1939, publié en 1940), Sigmund FREUD élabore un nouveau vocabulaire, présente une nouvelle façon de voir la place de l'homme dans la société.
- Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) tourne autour de la libido et du complexe d'Oedipe. La théorie de la libido permet de voir se développer les phases de la sexualité infantile, orale, anale, phallique, avec des périodes de latence et d'expression, des mouvements de fixation et de régression. Prenant comme élément d'exposition la légende d'Oedipe, Sigmund FREUD veut montrer comment s'organise l'affectivité de l'enfant entre père et mère. Paul-Laurent ASSOUN, dans son Vocabulaire de FREUD écrit : "Le complexe d'Oedipe met en évidence la dimension inconsciente fondamentale de l'amour, prise dans cette dimension incestieuse fantasmatique. Il ne s'agit pas simplement d'une sorte de difficulté d'apprentissage affective, mais bien d'une clause structurante du désir humain, ce qui permet de donner toute sa signification à l'idée que "l'enfant est le père de l'homme"".
- Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907) relie l'ambiance religieuse à ces phénomènes de censure du désir. Dans toute son oeuvre, surtout à partir de 1905, Sigmund FREUD ne cesse pas de mettre en relation évolution de l'individu et évolution de la société, et singulièrement l'influence de la religion sur le psychisme individuel.
Il fait observer que l'on retrouve la notion de cérémonie dans deux contextes apparemment différents, à savoir les activités des croyants pieux et les dispositifs protecteurs des actes obsessionnels. Dans le second cas, l'activité peut avoir la fonction psychologique de protéger d'une impulsion et de porter le châtiment auquel elle est liée inconsciemment. Seule une répétition inlassable de l'acte obsessionnel peut maintenir l'auto-duperie et satisfaire la culpabilité. Il faut rappeler que Sigmund FREUD côtoie plus une tradition doloriste de l'Église catholique que la pratique protestante, vivant en Vienne catholique. (Paul ROAZEN).
- La dynamique du transfert (1912) met en relation le phénomène psychologique du transfert dans les relations affectives, processus de déplacement de l'affect d'un objet à l'autre, et la méthode du psychanalyste pour obtenir ou essayer d'obtenir la guérison, ou tenter de soigner la névrose ou la psychose. Il s'agit de faciliter ce transfert sur la personne de l'analyste au cours de la cure, afin de pouvoir effectuer tout un travail de suggestion. La méticulosité de l'analyse psychanalytique exige toute une discipline dans le déroulement et la durée de la cure, tant ce transfert peut être volatile.
- Pour introduire le narcissisme (1914) institue cette notion suite à un débat entre Sigmund FREUD et Carl JUNG autour de la libido et du Moi pour expliquer certaines figures cliniques, l'homosexualité, l'hypocondrie, les paraphrénies, le choix d'objet aimé...Cela introduit l'activité dynamique entre deux pôles, le Moi et l'objet.
- Névrose, psychose et perversion (1914) précise l'étiologie des névroses, entre névroses dites "actuelles" qui ont leur source dans la frustration sexuelle brute (hystérie) et les psychonévroses issues de la symbolisation d'un conflit psychosexuel (névrose obsessionnelle). Sigmund FREUD insiste sur le fait que la névrose n'est pas seulement une pathologie, c'est le témoignage d'un conflit désirant.
- Métapsychologie (1915) est un livre qui veut montrer que toutes les constructions psychanalytiques sont essentiellement des hypothèses de travail (work in progress) qui relaient les constatations cliniques. C'est aussi un effort d'avoir une vue d'ensemble, topique et économique du psychisme humain, autour de la théorie pulsionnelle.
- Au-delà du principe du plaisir (1920), outre le fait qu'il reformule la théorie sexuelle, réaffirme la rupture de Sigmund FREUD avec l'idée classique de plaisir, qui n'est pas pour lui un principe hédonique. "C'est plutôt le facteur recteur de l'économie psychique - tendance à l'épargne de l'excitation." (Paul-Laurent ASSOUN). Cette reformulation théorique, dans son esprit s'ajoute, se superpose aux précédentes sans les annuler. Mais cela entraîne des obscurités et des difficultés qui alimentent différentes interprétations, notamment entre Anna FREUD et Mélanie KLEIN.
- Le Moi et le ça (1923) est suivi de Les problèmes économiques du masochisme (1924). Ces deux livres tentent de préciser la nouvelle conception. Inhibition, symptôme et angoisse (1926) et le clivage du Moi dans les processus de défense (1940) achèvent ce travail de précision... sans convaincre ni les inconditionnels du père de la psychanalyse, ni surtout les adversaires de cette nouvelle théorie, pessimiste d'ailleurs. Ce qui fait problème, l'introduction d'une pulsion de mort face à une pulsion de vie, qui ne cesse jusqu'à aujourd'hui d'opposer nombre d'écoles psychanalytiques.
Parallèlement et liée à la réflexion sur le psychisme individuel, s'élabore une conception anthropologique qui marque également le regard que l'on porte encore aujourd'hui sur les sociétés humaines dans le temps.
- Totem et tabou (1912) vient directement à l'encontre du courant principal développé chez les anthropologues à cette époque depuis un siècle. Sigmund FREUD ne fait aucune différence entre les coutumes des peuples contemporains sans écriture et celles des premiers ancêtres de l'homme. Par la "horde primitive", il transcende l'histoire pour accéder à une vérité psychologique, d'autant plus facilement qu'il croyait fermement à l'hérédité des caractères acquis. Son histoire sur le meurtre du père, qui fonde la civilisation, demeure encore une référence, même si évidemment, la plupart des auteurs veulent se fonder sur d'autres conceptions de l'évolution et non, comme Sigmund FREUD, se fier à des sources secondaires d'information.
- Psychologie des foules et analyse du Moi (1921) qui porte sur les dynamismes de l'identification collective. Bien que l'agressivité engendre une culpabilité qui pousse les hommes à accepter la société, ils le font de manière rationnelle, dans un but d'auto-conservation. Prenant comme point de départ la régression, il veut résoudre le problème de la cohésion des sociétés et révèle là en partie ses conceptions sociales et politiques. Dans les groupes sociaux, les hommes peuvent renoncer à la maturité et en revenir à des stades antérieurs de dépendance et de réflexion enfantine. Il veut expliquer la soumission des masses à l'ordre social par la crédulité de l'amour, et fait dériver celle-ci, non à des pouvoirs magiques et de suggestion que posséderaient les chefs des sociétés, mais de la libido elle-même. "Nous allons essayer, écrit le viennois, "d'admettre que les relations amoureuses (...les attachements affectifs) forment également le fond de l'âme collective". La cohésion sociale provient d'attaches libidinales inhibées quant à leur but. La participation à un crime accompli en commun peut par ailleurs être un puissant élément d'identification dans un groupe. (Paul ROAZEN).
- L'avenir d'une illusion (1927) montre qu'il est juste de dire que ses théories mettent l'accent sur les divisions de l'esprit humain. "FREUD s'écarte de la tradition libérale classique dans la mesure où il n'envisage pas l'homme comme une unité mais comme un jeu d'oppositions. Il est juste de dire aussi, cependant, qu'il pensait trouver, profondément enfoui en l'être humain, un noyau infrangible, une part centrale irréductiblement en lutte contre la société" (Paul ROAZEN). Effectivement, dans cette charge contre la religion, qui est partie dominante de la société, de la civilisation, Sigmund FREUD veut montrer qu'il est vain de se bercer d'illusions car au bout du compte, plus les désirs sont contrariés, détournés, niés, plus ils ressurgissent et leur répression provoquent à terme des catastrophes de plus en plus grandes. Malaise dans la civilisation (1929) et Malaise dans la culture (1930) reprennent cette perception pessimiste. L'énergie pulsionnelle de l'individu peut être déplacée par rapport à son but primaire (sublimation). "Le problème, écrit-il, consiste à transposer de telle sorte les objectifs des instincts (des pulsions?) que le monde extérieur ne puisse plus leur opposer de déni ou s'opposer à leur satisfaction. Le travail offre un excellent dérivatif, mais son effet de sublimation est faible car la majorité des hommes ne travaillent que sous la contrainte de la nécessité.
- Moïse et le monothéisme (1939) poursuit la réflexion de Totem et Tabou. Sa relecture de l'histoire montre un Moïse tyrannique suscitant la révolte du peuple. "Si grande que fut l'admiration de Freud pour Moïse, son travail analytique était (...) destiné à le saper. Le message de Freud était en grande partie celui d'une libération de la vie pulsionnelles, d'une rébellion contre la loi mosaïque" (Paul ROAZEN).
Une série d'ouvrages est consacré, en direction du public à l'explication de la psychanalyse, sous ses divers aspects. Cinq leçons de psychanalyse (1909), Cinq psychanalyses (1918), Nouvelles Conférences sur la psychanalyse (1933), Abrégé de psychanalyse (1938).
Très spécifiquement, quelques livres sont consacrés à la guerre, ainsi Actuelles sur la guerre et sur la mort (1915), Pourquoi la guerre? (avec Albert EINSTEIN) (1933).
La postérité de l'oeuvre de Sigmund FREUD commence de son vivant : En Europe, les praticiens prennent l'habitude de s'approprier une bonne part de ses travaux, de les présenter dans une nouvelle forme et une nouvelle terminologie et de les publier ensuite comme une oeuvre personnelle. Ce qui explique une sorte d'acharnement de la part de l'École psychanalytique nouvelle à publier dans les revues médicales ou d'autres, mises au point, anathèmes, mises en garde, voire menaces... à l'encontre de ceux qui déforment, volontairement ou non le contenu de ses oeuvres. Aujourd'hui encore, combien d'ouvrages sur la psychanalyse sont stigmatisés par les "professionnels". Les idées de la sexualité infantile et de l'activité des pulsions, de l'interaction entre les pulsions et la disposition plus ou moins bien disposée de la société à leur égard, de la répression sociale des désirs sont maintenant ancrées dans les mentalités comme autant de lieux communs. Mais sans doute, le travail des "spécialistes" est de garder l'impact du fond de ces idées qui restent toujours actuelles, discutées, contestées... parfois détournées... Car non seulement une partie de la société a refusé d'admettre complètement leur portée, les dévalorisant ou les minimisant, mais a choisi de les réinterpréter souvent pour les amoindrir. Toutefois, le développement de la psychanalyse, toutes écoles confondues, a eu tellement d'effet sur la mentalité du corps médical lui-même, sur celle des publics les plus éloignés, qu'elle a comme prolongement une multitude d'effets sociaux, dont le moindre n'est pas la libération entamée des femmes d'oppressions séculaires. Toutefois, on note souvent des tentatives de dénier le caractère scientifique à la psychanalyse, qui cachent mal des retours à des pratiques sociales répressives. Ou, comme aux États-Unis d'en faire l'otage d'une profession médicale qui y pioche ce qu'elle veut en termes de pratiques et de théories.
Mais l'oeuvre de Sigmund FREUD en tant que telle n'a eu d'effet que conjointement aux autres interprétations qui en sont issues de la personnalité humaine. Car en ce qui concerne Sigmund FREUD lui-même, même ses contemporains restent dubitatifs sur les liens entre ses conceptions de la psyché humaine et ses opinions sociales et politiques. Sigmund reste convaincu de l'utilité du contrôle social, comme il le dit dans son Essai sur la guerre. Les contraintes et restrictions sont finalement au service de besoins psychiques internes de caractère constructif et positif.
Selon Paul ROAZEN, "l'apport de Freud à notre intelligence de la relation entre individu et société est bien plus complexe qu'on ne l'a généralement supposé. On met souvent en relief son ambivalence à l'égard des contraintes culturelles parce que, bien qu'étouffant fréquemment la personnalité des hommes, la coercition est, selon lui, l'instrument qui a, au premier chef, permis la civilisation. Mais personne n'a remarqué que, sur un mode implicite dans l'oeuvre de Freud, et tout à fait explicitement dans la théorie analytique depuis sa mort, les limites ont acquis un aspect positif de direction à imprimer. Freud articule toujours mieux ses propos sur l'utilité des restrictions quand il parle des pulsions agressives."
Dès le départ, par ailleurs, il pense toujours que marxisme et psychanalyse font mauvais ménage. Le mouvement psychanalytique est étouffé en Russie dès 1929. Et pour lui, la barbarie fleurit à nouveau sous la bannière du progrès. Si par la suite un freudo-marxisme important se forme, ce n'est pas de son fait. Freud, tout en se servant d'une relecture anthropologique, pour cerner le complexe d'Oedipe à la dimension d'une société, avec une grande prudence que n'ont pas d'ailleurs certains de ses continuateurs, n'a pas de vision à proprement sociale. Tout en se prononçant en faveur d'une plus grande égalité économique, il n'en escompte pas de changements positifs sur la nature humaine.
Tout cela mérite bien entendu de grands développements. Nous y reviendrons.
Paul ROAZEN, La pensée politique et sociale de FREUD, Editions Complexe, 1976. Roger PERRON, Histoire de la psychanalyse, PUF collection Que sais-je?, 1988. Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS, sans la direction de Daniel LAGACHE, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, 1976. Paul-Laurent ASSOUN, Article FREUD, dans Le Vocabulaire des Philosophes, Editions Ellipses, 2002. Alain de MIJOLLA, Article Sigmund FREUD dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, Collection Grand Pluriel, 2002.
L'oeuvre de Sigmund FREUD est éditée de manière éclatée, et notons-le avec des traductions parfois différentes. On se référera utilement à la traduction des Oeuvres Complètes, sous la direction d'André BOURGUIGNON et de Pierre COTET, sous la direction scientifique de Jean LAPLANCHE, aux Presses Universitaires de France (depuis1988). Mais il existe d'autres traductions dans d'autres maisons d'éditions, notamment chez Payot.
Nous pouvons distinguer quatre phases dans le déroulement de la pensée du fondateur de la psychanalyse, même si ce découpage ne sert qu'à clarifier les idées (il en existe d'autres...) :
- Une première phase (1883-1893), de la pratique de l'hypnose à la méthode de la catharsis. Sigmund FREUD travaille dans différents services de l'hôpital de Vienne, puis chez le professeur CHARCOT à Paris (stage de neurologie). C'est dans cette période que Sigmund FREUD trouve sa voie, en expérimentant l'hypnose. Il se lie avec Wilhelm FLIESS et Josef BREUER avec lequel il signe Études sur l'hystérie en 1895.
- Dans une deuxième phase (1893-1905), il s'installe comme médecin et commence à forger ce qui va devenir la psychanalyse, un nouveau champ de pratiques thérapeutiques et d'études théoriques. Il étude les rêves, commence à publier et prépare Psychopathologie de la vie quotidienne qu'il publie en 1901. Ses recherches aboutissent à la publication des Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) qui rassemble ses hypothèses sur la place de la sexualité et son devenir dans le développement de la personnalité humaine.
- La troisième phase (1905-1920) est celle de l'institution psychanalyse, de nombreux médecins germanophones utilisant déjà ses publications pour développer leurs propres pratiques thérapeutiques. Parmi eux Max EITINGTON, Ludwig BINSWANGER, Carl Gustav JUNG, Karl ABRAHAM, Sandor FERENCZI, qui forment le noyau de ses futurs adeptes. Le premier Congrès psychanalyse de Salzbourg de 1908 marque le début du développement d'une véritable école, où de fil en aiguille, se forment les premiers psychanalystes et s'organisent les principes des cures psychanalytiques. C'est la période des premières élaborations conceptuelles (première topique) et des premières hypothèses concernant à la fois le développement individuel et l'évolution de la société.
- Dans la quatrième période (1920-1939), la psychanalyse s'étend, et sous la poussée des polémiques et de nouvelles constatation, Sigmund FREUD élabore de nouvelles conceptions de l'organisation de la personnalité (Au-delà du principe du plaisir, 1920). Une deuxième topique est proposée, ainsi que des extrapolations anthropologiques (Malaise dans la culture, Malaise dans le civilisation, Moïse et le monothéisme). Les préoccupations pessimistes s'accumulent parfois, à propos de la guerre notamment. Avec l'extension de la psychanalyse viennent les différentes scissions du nouveau mouvement de pensée... qui donnent lieu à la diffusion d'autres interprétations du développement humain.
Différentes oeuvres phares de Sigmund FREUD, parmi son abondante littérature (tous ses écrits ne sont pas publiés et chaque écrit livré au public par ses héritiers ouvre de nouvelles recherches sur son oeuvre...) marquent les étapes de la psychanalyse et constituent autant de repères pour les praticiens et les théoriciens d'aujourd'hui.
- Étude sur l'hystérie (1895) porte sur l'affect, le conscient et l'inconscient, suite directe de l'expérience médicale à Vienne et à Paris. Sur ce sujet, il dépasse l'opposition de l'époque entre rapporter les symptômes hystériques à la suggestion ou à la simulation (absence de lésion organique) et donner à cette maladie le statut d'une affection neurologique. Sigmund FREUD considère l'hystérie comme une maladie psychique bien définie exigeant une étiologie spécifique. La mise au jour de cette étiologie amène la (re)découverte de l'inconscient, du fantasme, du conflit défensif, du refoulement, du transfert, des mécanismes d'identification...
- L'interprétation des rêves (1899, daté de 1900) expose les découvertes des fragmentations et associations d'idées pendant le sommeil. Dans ce livre, Sigmund FREUD fait du rêve un objet d'étude à part entière et met en évidence les mécanismes de refoulement. Il fait du rêve le paradigme de la formation inconsciente, dont le sens n'est pas l'inconscient, mais l'entre-deux de la pensée du rêve et du contenu manifeste. C'est là que le fondateur de la psychanalyse tente d'expliquer les relations entre Conscient et Inconscient, avec l'intervention de la censure ; c'est ce mécanisme qui rend possible la défense et la relation avec le monde extérieur.
- Psychopathologie de la vie quotidienne (1901), avec les deux précédents écrits, expose les premiers cheminements de la nouvelle théorie psychologique, en insistant beaucoup sur la notion de refoulement.
Un ensemble d'ouvrages situe le cheminement de Sigmund FREUD dans l'élaboration de sa théorie sexuelle.
C'est le désir sexuel qui se trouve être à l'origine des hystéries, névroses et psychoses, qu'il est amené à traiter dans son cabinet de médecin, ou précisément la rencontre de ce désir sexuel, aux formes multiples et changeantes, et de la société. Des Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) au Clivage du Moi dans le processus de défense (1939, publié en 1940), Sigmund FREUD élabore un nouveau vocabulaire, présente une nouvelle façon de voir la place de l'homme dans la société.
- Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) tourne autour de la libido et du complexe d'Oedipe. La théorie de la libido permet de voir se développer les phases de la sexualité infantile, orale, anale, phallique, avec des périodes de latence et d'expression, des mouvements de fixation et de régression. Prenant comme élément d'exposition la légende d'Oedipe, Sigmund FREUD veut montrer comment s'organise l'affectivité de l'enfant entre père et mère. Paul-Laurent ASSOUN, dans son Vocabulaire de FREUD écrit : "Le complexe d'Oedipe met en évidence la dimension inconsciente fondamentale de l'amour, prise dans cette dimension incestieuse fantasmatique. Il ne s'agit pas simplement d'une sorte de difficulté d'apprentissage affective, mais bien d'une clause structurante du désir humain, ce qui permet de donner toute sa signification à l'idée que "l'enfant est le père de l'homme"".
- Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907) relie l'ambiance religieuse à ces phénomènes de censure du désir. Dans toute son oeuvre, surtout à partir de 1905, Sigmund FREUD ne cesse pas de mettre en relation évolution de l'individu et évolution de la société, et singulièrement l'influence de la religion sur le psychisme individuel.
Il fait observer que l'on retrouve la notion de cérémonie dans deux contextes apparemment différents, à savoir les activités des croyants pieux et les dispositifs protecteurs des actes obsessionnels. Dans le second cas, l'activité peut avoir la fonction psychologique de protéger d'une impulsion et de porter le châtiment auquel elle est liée inconsciemment. Seule une répétition inlassable de l'acte obsessionnel peut maintenir l'auto-duperie et satisfaire la culpabilité. Il faut rappeler que Sigmund FREUD côtoie plus une tradition doloriste de l'Église catholique que la pratique protestante, vivant en Vienne catholique. (Paul ROAZEN).
- La dynamique du transfert (1912) met en relation le phénomène psychologique du transfert dans les relations affectives, processus de déplacement de l'affect d'un objet à l'autre, et la méthode du psychanalyste pour obtenir ou essayer d'obtenir la guérison, ou tenter de soigner la névrose ou la psychose. Il s'agit de faciliter ce transfert sur la personne de l'analyste au cours de la cure, afin de pouvoir effectuer tout un travail de suggestion. La méticulosité de l'analyse psychanalytique exige toute une discipline dans le déroulement et la durée de la cure, tant ce transfert peut être volatile.
- Pour introduire le narcissisme (1914) institue cette notion suite à un débat entre Sigmund FREUD et Carl JUNG autour de la libido et du Moi pour expliquer certaines figures cliniques, l'homosexualité, l'hypocondrie, les paraphrénies, le choix d'objet aimé...Cela introduit l'activité dynamique entre deux pôles, le Moi et l'objet.
- Névrose, psychose et perversion (1914) précise l'étiologie des névroses, entre névroses dites "actuelles" qui ont leur source dans la frustration sexuelle brute (hystérie) et les psychonévroses issues de la symbolisation d'un conflit psychosexuel (névrose obsessionnelle). Sigmund FREUD insiste sur le fait que la névrose n'est pas seulement une pathologie, c'est le témoignage d'un conflit désirant.
- Métapsychologie (1915) est un livre qui veut montrer que toutes les constructions psychanalytiques sont essentiellement des hypothèses de travail (work in progress) qui relaient les constatations cliniques. C'est aussi un effort d'avoir une vue d'ensemble, topique et économique du psychisme humain, autour de la théorie pulsionnelle.
- Au-delà du principe du plaisir (1920), outre le fait qu'il reformule la théorie sexuelle, réaffirme la rupture de Sigmund FREUD avec l'idée classique de plaisir, qui n'est pas pour lui un principe hédonique. "C'est plutôt le facteur recteur de l'économie psychique - tendance à l'épargne de l'excitation." (Paul-Laurent ASSOUN). Cette reformulation théorique, dans son esprit s'ajoute, se superpose aux précédentes sans les annuler. Mais cela entraîne des obscurités et des difficultés qui alimentent différentes interprétations, notamment entre Anna FREUD et Mélanie KLEIN.
- Le Moi et le ça (1923) est suivi de Les problèmes économiques du masochisme (1924). Ces deux livres tentent de préciser la nouvelle conception. Inhibition, symptôme et angoisse (1926) et le clivage du Moi dans les processus de défense (1940) achèvent ce travail de précision... sans convaincre ni les inconditionnels du père de la psychanalyse, ni surtout les adversaires de cette nouvelle théorie, pessimiste d'ailleurs. Ce qui fait problème, l'introduction d'une pulsion de mort face à une pulsion de vie, qui ne cesse jusqu'à aujourd'hui d'opposer nombre d'écoles psychanalytiques.
Parallèlement et liée à la réflexion sur le psychisme individuel, s'élabore une conception anthropologique qui marque également le regard que l'on porte encore aujourd'hui sur les sociétés humaines dans le temps.
- Totem et tabou (1912) vient directement à l'encontre du courant principal développé chez les anthropologues à cette époque depuis un siècle. Sigmund FREUD ne fait aucune différence entre les coutumes des peuples contemporains sans écriture et celles des premiers ancêtres de l'homme. Par la "horde primitive", il transcende l'histoire pour accéder à une vérité psychologique, d'autant plus facilement qu'il croyait fermement à l'hérédité des caractères acquis. Son histoire sur le meurtre du père, qui fonde la civilisation, demeure encore une référence, même si évidemment, la plupart des auteurs veulent se fonder sur d'autres conceptions de l'évolution et non, comme Sigmund FREUD, se fier à des sources secondaires d'information.
- Psychologie des foules et analyse du Moi (1921) qui porte sur les dynamismes de l'identification collective. Bien que l'agressivité engendre une culpabilité qui pousse les hommes à accepter la société, ils le font de manière rationnelle, dans un but d'auto-conservation. Prenant comme point de départ la régression, il veut résoudre le problème de la cohésion des sociétés et révèle là en partie ses conceptions sociales et politiques. Dans les groupes sociaux, les hommes peuvent renoncer à la maturité et en revenir à des stades antérieurs de dépendance et de réflexion enfantine. Il veut expliquer la soumission des masses à l'ordre social par la crédulité de l'amour, et fait dériver celle-ci, non à des pouvoirs magiques et de suggestion que posséderaient les chefs des sociétés, mais de la libido elle-même. "Nous allons essayer, écrit le viennois, "d'admettre que les relations amoureuses (...les attachements affectifs) forment également le fond de l'âme collective". La cohésion sociale provient d'attaches libidinales inhibées quant à leur but. La participation à un crime accompli en commun peut par ailleurs être un puissant élément d'identification dans un groupe. (Paul ROAZEN).
- L'avenir d'une illusion (1927) montre qu'il est juste de dire que ses théories mettent l'accent sur les divisions de l'esprit humain. "FREUD s'écarte de la tradition libérale classique dans la mesure où il n'envisage pas l'homme comme une unité mais comme un jeu d'oppositions. Il est juste de dire aussi, cependant, qu'il pensait trouver, profondément enfoui en l'être humain, un noyau infrangible, une part centrale irréductiblement en lutte contre la société" (Paul ROAZEN). Effectivement, dans cette charge contre la religion, qui est partie dominante de la société, de la civilisation, Sigmund FREUD veut montrer qu'il est vain de se bercer d'illusions car au bout du compte, plus les désirs sont contrariés, détournés, niés, plus ils ressurgissent et leur répression provoquent à terme des catastrophes de plus en plus grandes. Malaise dans la civilisation (1929) et Malaise dans la culture (1930) reprennent cette perception pessimiste. L'énergie pulsionnelle de l'individu peut être déplacée par rapport à son but primaire (sublimation). "Le problème, écrit-il, consiste à transposer de telle sorte les objectifs des instincts (des pulsions?) que le monde extérieur ne puisse plus leur opposer de déni ou s'opposer à leur satisfaction. Le travail offre un excellent dérivatif, mais son effet de sublimation est faible car la majorité des hommes ne travaillent que sous la contrainte de la nécessité.
- Moïse et le monothéisme (1939) poursuit la réflexion de Totem et Tabou. Sa relecture de l'histoire montre un Moïse tyrannique suscitant la révolte du peuple. "Si grande que fut l'admiration de Freud pour Moïse, son travail analytique était (...) destiné à le saper. Le message de Freud était en grande partie celui d'une libération de la vie pulsionnelles, d'une rébellion contre la loi mosaïque" (Paul ROAZEN).
Une série d'ouvrages est consacré, en direction du public à l'explication de la psychanalyse, sous ses divers aspects. Cinq leçons de psychanalyse (1909), Cinq psychanalyses (1918), Nouvelles Conférences sur la psychanalyse (1933), Abrégé de psychanalyse (1938).
Très spécifiquement, quelques livres sont consacrés à la guerre, ainsi Actuelles sur la guerre et sur la mort (1915), Pourquoi la guerre? (avec Albert EINSTEIN) (1933).
La postérité de l'oeuvre de Sigmund FREUD commence de son vivant : En Europe, les praticiens prennent l'habitude de s'approprier une bonne part de ses travaux, de les présenter dans une nouvelle forme et une nouvelle terminologie et de les publier ensuite comme une oeuvre personnelle. Ce qui explique une sorte d'acharnement de la part de l'École psychanalytique nouvelle à publier dans les revues médicales ou d'autres, mises au point, anathèmes, mises en garde, voire menaces... à l'encontre de ceux qui déforment, volontairement ou non le contenu de ses oeuvres. Aujourd'hui encore, combien d'ouvrages sur la psychanalyse sont stigmatisés par les "professionnels". Les idées de la sexualité infantile et de l'activité des pulsions, de l'interaction entre les pulsions et la disposition plus ou moins bien disposée de la société à leur égard, de la répression sociale des désirs sont maintenant ancrées dans les mentalités comme autant de lieux communs. Mais sans doute, le travail des "spécialistes" est de garder l'impact du fond de ces idées qui restent toujours actuelles, discutées, contestées... parfois détournées... Car non seulement une partie de la société a refusé d'admettre complètement leur portée, les dévalorisant ou les minimisant, mais a choisi de les réinterpréter souvent pour les amoindrir. Toutefois, le développement de la psychanalyse, toutes écoles confondues, a eu tellement d'effet sur la mentalité du corps médical lui-même, sur celle des publics les plus éloignés, qu'elle a comme prolongement une multitude d'effets sociaux, dont le moindre n'est pas la libération entamée des femmes d'oppressions séculaires. Toutefois, on note souvent des tentatives de dénier le caractère scientifique à la psychanalyse, qui cachent mal des retours à des pratiques sociales répressives. Ou, comme aux États-Unis d'en faire l'otage d'une profession médicale qui y pioche ce qu'elle veut en termes de pratiques et de théories.
Mais l'oeuvre de Sigmund FREUD en tant que telle n'a eu d'effet que conjointement aux autres interprétations qui en sont issues de la personnalité humaine. Car en ce qui concerne Sigmund FREUD lui-même, même ses contemporains restent dubitatifs sur les liens entre ses conceptions de la psyché humaine et ses opinions sociales et politiques. Sigmund reste convaincu de l'utilité du contrôle social, comme il le dit dans son Essai sur la guerre. Les contraintes et restrictions sont finalement au service de besoins psychiques internes de caractère constructif et positif.
Selon Paul ROAZEN, "l'apport de Freud à notre intelligence de la relation entre individu et société est bien plus complexe qu'on ne l'a généralement supposé. On met souvent en relief son ambivalence à l'égard des contraintes culturelles parce que, bien qu'étouffant fréquemment la personnalité des hommes, la coercition est, selon lui, l'instrument qui a, au premier chef, permis la civilisation. Mais personne n'a remarqué que, sur un mode implicite dans l'oeuvre de Freud, et tout à fait explicitement dans la théorie analytique depuis sa mort, les limites ont acquis un aspect positif de direction à imprimer. Freud articule toujours mieux ses propos sur l'utilité des restrictions quand il parle des pulsions agressives."
Dès le départ, par ailleurs, il pense toujours que marxisme et psychanalyse font mauvais ménage. Le mouvement psychanalytique est étouffé en Russie dès 1929. Et pour lui, la barbarie fleurit à nouveau sous la bannière du progrès. Si par la suite un freudo-marxisme important se forme, ce n'est pas de son fait. Freud, tout en se servant d'une relecture anthropologique, pour cerner le complexe d'Oedipe à la dimension d'une société, avec une grande prudence que n'ont pas d'ailleurs certains de ses continuateurs, n'a pas de vision à proprement sociale. Tout en se prononçant en faveur d'une plus grande égalité économique, il n'en escompte pas de changements positifs sur la nature humaine.
Tout cela mérite bien entendu de grands développements. Nous y reviendrons.
Paul ROAZEN, La pensée politique et sociale de FREUD, Editions Complexe, 1976. Roger PERRON, Histoire de la psychanalyse, PUF collection Que sais-je?, 1988. Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS, sans la direction de Daniel LAGACHE, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, 1976. Paul-Laurent ASSOUN, Article FREUD, dans Le Vocabulaire des Philosophes, Editions Ellipses, 2002. Alain de MIJOLLA, Article Sigmund FREUD dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, Collection Grand Pluriel, 2002.
L'oeuvre de Sigmund FREUD est éditée de manière éclatée, et notons-le avec des traductions parfois différentes. On se référera utilement à la traduction des Oeuvres Complètes, sous la direction d'André BOURGUIGNON et de Pierre COTET, sous la direction scientifique de Jean LAPLANCHE, aux Presses Universitaires de France (depuis1988). Mais il existe d'autres traductions dans d'autres maisons d'éditions, notamment chez Payot.
Relu le 15 avril 2019