24 juin 2009
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Pulsion de mort et pulsion de vie sont deux grands catégories de pulsions que Sigmund FREUD oppose dans sa dernière théorie. Les pulsions de vie tendent à constituer des unités toujours plus grandes et à les maintenir. Désignés par le terme d'Eros, elle recouvrent non seulement les pulsions sexuelles mais aussi les pulsions d'auto-conservation. Les pulsions de mort tendent à la réduction complète des tensions, à ramener l'être vivant à l'état anorganique. Tournées d'abord vers l'intérieur et tendant à l'autodestruction, elles seraient secondairement dirigées vers l'extérieur, se manifestant sous la forme de la pulsion d'agression ou de destruction (LAPLANCHE et PONTALIS).
Dans Au-delà du principe du plaisir (1920), Sigmund FREUD introduit cette deuxième théorie des pulsions, annoncée dans Pulsions et destins des pulsions (1915), par ses considérations sur le sadisme et la haine, approfondie dans Le problème économique du masochisme (1924), amoindrie toutefois dans Inhibition, symptôme et angoisse (1926) avant d'être résumée dans Abrégé de psychanalyse (1938).
Dans Pulsions et destins des pulsions, le sadisme et la haine sont mis en relation avec les pulsions du moi : "... les vrais prototypes de la relation de haine ne proviennent pas de la vie sexuelle, mais de la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation". Sigmund FREUD voit dans la haine une relation aux objets plus anciennes que l'amour. Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS indiquent que lorsqu'à la suite de l'introduction du narcissisme, il tend à effacer la distinction des deux sortes de pulsions de la théorie précédente, pulsions sexuelles et pulsions du moi en les ramenant à des modalités de la libido, on peut penser que la haine lui parait alors présenter une difficulté particulière à se laisser déduire dans le cadre d'un monisme pulsionnel. la question d'un masochisme primaire désignait le pôle du nouveau grand dualisme pulsionnel.
A l'issue de ses réflexions sur le sadisme et le masochisme, il écrit : "...amour et haine, qui se représentent à nous en tant qu'opposés matéreisl complets, ne sont pourtant pas entre eux dans une relation simple. Ils ne procèdent pas du clivage d'un élément originaire commun, mais ils ont des origines diverses et sont passés chacun par son propre développement, avant de s'être formés en opposés sous l'influence de la relation plaisir-déplaisir. Il en résulte ici pour nous la tâche de rassembler ce que nous savons de la genèse d'amour et haine."
"La haine, en tant que relation à l'objet, est plus ancienne que l'amour ; elle prend source dans la récusation, aux primes origines, du monde extérieur dispensateur de stimulus, récusation émanant du moi narcissique. En tant que manifestation de la réaction de déplaisir suscitée par des objets, elle demeure toujours en relation intime avec les pulsions de conservation du moi, en sorte que pulsions du moi et pulsions sexuelles peuvent facilement en venir à une opposition qui répète celle de haïr et aimer. Quand les pulsions du moi dominent la fonction sexuelle, comme au stade de l'organisation sadique-anale, elles confèrent au but pulsionnel lui aussi les caractères de la haine."
Dans Au-delà du principe du plaisir, Sigmund FREUD part de celui-ci, du transfert affectif, pour réfléchir sur les tendances à répétition comme obstacle au principe du plaisir, en passant par des considérations biologiques, philosophiques, donnant effectivement comme l'écrit Jean LAPLANCHE, un caractère spéculatif à sa nouvelle théorie des pulsions.
Vers la fin de ce texte, il écrit qu'"il est encore permis de se demander si les sensations de plaisir et de déplaisir peuvent être produites aussi bien par des excitations liées que par des excitations non liées. Or, il parait tout à fait incontestable que les processus non liés, c'est-à-dire primaires, sont capables d'engendrer, aussi bien du côté du plaisir que du côté du déplaisir, des sensations beaucoup plus fortes que celles enregistrées par les processus liés, secondaires. Les processus primaires sont également antérieurs aux secondaires, car à l'origine, il n'en existe pas d'autres, et nous sommes en droit de conclure que si le principe du plaisir n'y avait été à l'oeuvre, il n'aurait jamais pu se manifester ultérieurement. Nous arrivons ainsi, en dernière analyse, à un résultat qui est loin d'être simple, à savoir qu'à l'origine de la vie psychique la tendance au plaisir se manifeste avec beaucoup plus d'intensité que plus tard, mais d'une façon moins illimitée, avec de fréquentes interruptions et de nombreux arrêts. A des périodes plus avancées, plus mûres, la domination du principe du plaisir est bien mieux assurée, mais pas plus que les autres tendances et penchants, ceux qui se rattachent à se principe n'ont réussi à échapper à la liaison. Quoi qu'il en soit, le facteur qui, dans les processus d'excitation, donne naissance au plaisir et au déplaisir doit exister aussi bien dans les processus secondaires que les processus primaires."
Dans son exposé, Sigmund FREUD pose bien entendu que le lecteur ait suivi les études précédentes de la psychanalyse. Aussi écrit-il, toujours dans la perspective du développement humain, du bébé à l'âge adulte d'une part, dont il a déjà décrit les étapes, et d'autre part en tenant des progrès qu'il fait dans l'élucidation des processus primaires et secondaires, les premiers étant directement animés par les pulsions, réalisant l'écoulement de l'énergie psychique, les seconds supposent la liaison de cette énergie (sur des objets), et interviennent comme système de contrôle et de régulation en tenant compte de la réalité extérieure du sujet.
Dans Au-delà du principe du plaisir (1920), Sigmund FREUD introduit cette deuxième théorie des pulsions, annoncée dans Pulsions et destins des pulsions (1915), par ses considérations sur le sadisme et la haine, approfondie dans Le problème économique du masochisme (1924), amoindrie toutefois dans Inhibition, symptôme et angoisse (1926) avant d'être résumée dans Abrégé de psychanalyse (1938).
Dans Pulsions et destins des pulsions, le sadisme et la haine sont mis en relation avec les pulsions du moi : "... les vrais prototypes de la relation de haine ne proviennent pas de la vie sexuelle, mais de la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation". Sigmund FREUD voit dans la haine une relation aux objets plus anciennes que l'amour. Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS indiquent que lorsqu'à la suite de l'introduction du narcissisme, il tend à effacer la distinction des deux sortes de pulsions de la théorie précédente, pulsions sexuelles et pulsions du moi en les ramenant à des modalités de la libido, on peut penser que la haine lui parait alors présenter une difficulté particulière à se laisser déduire dans le cadre d'un monisme pulsionnel. la question d'un masochisme primaire désignait le pôle du nouveau grand dualisme pulsionnel.
A l'issue de ses réflexions sur le sadisme et le masochisme, il écrit : "...amour et haine, qui se représentent à nous en tant qu'opposés matéreisl complets, ne sont pourtant pas entre eux dans une relation simple. Ils ne procèdent pas du clivage d'un élément originaire commun, mais ils ont des origines diverses et sont passés chacun par son propre développement, avant de s'être formés en opposés sous l'influence de la relation plaisir-déplaisir. Il en résulte ici pour nous la tâche de rassembler ce que nous savons de la genèse d'amour et haine."
"La haine, en tant que relation à l'objet, est plus ancienne que l'amour ; elle prend source dans la récusation, aux primes origines, du monde extérieur dispensateur de stimulus, récusation émanant du moi narcissique. En tant que manifestation de la réaction de déplaisir suscitée par des objets, elle demeure toujours en relation intime avec les pulsions de conservation du moi, en sorte que pulsions du moi et pulsions sexuelles peuvent facilement en venir à une opposition qui répète celle de haïr et aimer. Quand les pulsions du moi dominent la fonction sexuelle, comme au stade de l'organisation sadique-anale, elles confèrent au but pulsionnel lui aussi les caractères de la haine."
Dans Au-delà du principe du plaisir, Sigmund FREUD part de celui-ci, du transfert affectif, pour réfléchir sur les tendances à répétition comme obstacle au principe du plaisir, en passant par des considérations biologiques, philosophiques, donnant effectivement comme l'écrit Jean LAPLANCHE, un caractère spéculatif à sa nouvelle théorie des pulsions.
Vers la fin de ce texte, il écrit qu'"il est encore permis de se demander si les sensations de plaisir et de déplaisir peuvent être produites aussi bien par des excitations liées que par des excitations non liées. Or, il parait tout à fait incontestable que les processus non liés, c'est-à-dire primaires, sont capables d'engendrer, aussi bien du côté du plaisir que du côté du déplaisir, des sensations beaucoup plus fortes que celles enregistrées par les processus liés, secondaires. Les processus primaires sont également antérieurs aux secondaires, car à l'origine, il n'en existe pas d'autres, et nous sommes en droit de conclure que si le principe du plaisir n'y avait été à l'oeuvre, il n'aurait jamais pu se manifester ultérieurement. Nous arrivons ainsi, en dernière analyse, à un résultat qui est loin d'être simple, à savoir qu'à l'origine de la vie psychique la tendance au plaisir se manifeste avec beaucoup plus d'intensité que plus tard, mais d'une façon moins illimitée, avec de fréquentes interruptions et de nombreux arrêts. A des périodes plus avancées, plus mûres, la domination du principe du plaisir est bien mieux assurée, mais pas plus que les autres tendances et penchants, ceux qui se rattachent à se principe n'ont réussi à échapper à la liaison. Quoi qu'il en soit, le facteur qui, dans les processus d'excitation, donne naissance au plaisir et au déplaisir doit exister aussi bien dans les processus secondaires que les processus primaires."
Dans son exposé, Sigmund FREUD pose bien entendu que le lecteur ait suivi les études précédentes de la psychanalyse. Aussi écrit-il, toujours dans la perspective du développement humain, du bébé à l'âge adulte d'une part, dont il a déjà décrit les étapes, et d'autre part en tenant des progrès qu'il fait dans l'élucidation des processus primaires et secondaires, les premiers étant directement animés par les pulsions, réalisant l'écoulement de l'énergie psychique, les seconds supposent la liaison de cette énergie (sur des objets), et interviennent comme système de contrôle et de régulation en tenant compte de la réalité extérieure du sujet.
Pour résumer la conception de Sigmund FREUD :
- la pulsion de mort représente la tendance fondamentale de tout être vivant à retourner à l'état anorganique. Cela concorde avec la formule selon laquelle une pulsion tend au retour à l'état antérieur ;
- la libido a pour tâche de rendre inoffensive cette pulsion destructrice et s'en "débarrasse" en la dérivant en grande partie à l'extérieur, en la dirigeant contre les objets du monde extérieur, assez tôt à l'aide de la musculature. Cette pulsion s'appelle alors pulsion de destruction, pulsion d'emprise, volonté de puissance.
- une partie de cette pulsion est placée directement au service de la fonction sexuelle (sadisme) et une autre partie ne suit pas ce déplacement vers l'extérieur ; elle demeure dans l'organisme où elle est liée de façon libidinale (masochisme originaire, érogène).
Dans Le problème économique du masochisme que Sigmund FREUD n'aborde qu'une fois posée l'hypothèse de la pulsion de mort, il distingue trois formes de masochisme : érogène (plaisir en la douleur), féminin (expression de l'être féminin dans les deux sexes) et moral (comportement lié au sentiment de culpabilité). Le masochisme érogène originel permet le premier domptage de la pulsion de mort par la libido à l'intérieur de l'individu, protégeant celui-ci de la destruction. Le masochisme féminin est décrit à partir des symptômes chez les hommes soumis à des fantasmes qui visent à obtenir des satisfactions surtout masturbatoires. Derrière les châtiments et humiliations, qui font par ailleurs transition avec le masochisme moral par la culpabilité, se dévoile la mise en scène infantile d'une situation caractéristique de la féminité (selon les canons en vigueur à l'époque bien entendu, position combattue entre autres par les féministes) qui signifie être-castré, être-coïté ou enfanter. La passivité du masochisme reste liée pour Sigmund FREUD à la féminité et l'activité du sadisme à la masculinité. Cela renvoie bien entendu à sa propre définition des stades de développement de l'enfant. Le masochisme moral est la recherche du déplaisir dans l'inconscience de la satisfaction sexuelle masochiste ainsi trouvée en relation avec le sentiment de culpabilité. (Denys RIBAS).
Dans Inhibition, symptômes et angoisse, Sigmund FREUD considère que l'angoisse, "quelque chose de ressenti" face à une situation ramène au vécu de l'événement de la naissance. Dans ce texte, il s'appuie souvent sur les travaux d'Otto RANK (sur le traumatisme de la naissance). Les relations entre la formation du symptôme et le développement de l'angoisse sont traités sans faire référence à la théorie des pulsions. Jean LAPLANCHE et Jean-Bernard PONTALIS sont frappés "de voir le peu de place que Freud réserve à l'opposition des deux grands types de pulsion, opposition à laquelle il ne fait jouer aucun rôle dynamique. (...) Quand Freud se pose explicitement la question de la relation entre les instances de la personnalité qu'il vient de différencier - ça, moi et surmoi - et les deux catégories de pulsions, on note que le conflit entre instances n'est pas superposable au dualisme pulsionnel". Sigmund FREUD reprend un modèle du conflit psychique antérieur à Au-delà du principe du plaisir, comme si l'hypothèse spéculative était insuffisamment étayée par des faits cliniques, et que le développement de la personnalité pouvait s'expliquer surtout par les relations topiques entre les trois instances, l'énergie psychique passant de l'un à l'autre. Chacune des pulsions (d'objet et du moi) que l'ont voit s'affronter effectivement dans le texte recouvre une union de pulsions de vie et de mort. Celles-ci semblent perdre toute capacité d'explication de ce qui se passe.
Dans Abrégé de psychanalyse, au chapitre Théorie des pulsions, on peut lire ce court texte dont on reprend ici une grande partie, tant il parait être pour Sigmund FREUD le dernier état de sa réflexion.
"La puissance du ça exprime la finalité propre de la vie de l'individu ; elle tend à satisfaire les besoins innés de celui-ci. Le ça n'a pour finalité ni la conservation de la vie ni une protection contre les dangers. Ces dernières tâches incombent au moi qui doit également découvrir le moyen le plus favorable et le moins dangereux d'obtenir une satisfaction, compte tenu des exigences du monde extérieur. Quant au surmoi, bien qu'il représente d'autres besoins encore, sa tâche essentielle consiste à réfréner les satisfactions.
Nous donnons aux forces qui agissent à l'arrière-plan des besoins impérieux du ça et qui représentent dans le psychisme les exigences d'ordre somatique, le nom de pulsion. Bien que constituant la cause ultime de toute activité, elles sont, par nature, conservatrices. (...). On peut ainsi distinguer une multitude de pulsions et c'est d'ailleurs ce que l'on fait généralement. Il importe de savoir si ces pulsions ne pourraient pas se ramener à quelques pulsions fondamentales.
Nous avons appris que les pulsions peuvent changer de but (par déplacement) et aussi qu'elles sont capables de se substituer les unes aux autres, l'énergie de l'une pouvant se transférer à une autre. Ce dernier phénomène reste imparfaitement expliqué. (...), nous avons résolu de n'admettre l'existence que de deux pulsions fondamentales : l'Éros et la pulsion de destruction (...) Le but de l'Éros est d'établir de toujours plus grandes unités, donc de conserver : c'est la liaison. Le but de l'autre pulsion, au contraire, est de briser les rapports, donc de détruire les choses.(...)
Dans les fonctions biologique, les deux pulsions fondamentales sont antagonistes ou bien combinées. C'est ainsi que l'action de manger est une destruction de l'objet avec pour but final l'incorporation. Quant à l'acte sexuel, c'est une agression visant à accomplir l'union la plus intime. Cet accord et cet antagonisme des deux pulsions fondamentales confèrent justement aux phénomènes de la vie toute la diversité qui lui est propre. (...). Toute modification dans la proportion des pulsions unies l'une à l'autre a les retentissements les plus évidents. Un excédent d'agressivité sexuelle fait d'un amoureux un meurtrier sadique, une diminution notable de cette même agressivité le rend timide ou impuissant.
Il ne saurait question de confiner chacune des deux pulsions fondamentales dans une quelconque des régions du psychisme, car on les rencontre nécessairement partout. Voici comment nous nous représentons l'état initial : toute l'énergie disponible de l'Éros, que nous appelons libido, se trouve dans le moi-ça encore indifférencié et sert à neutraliser les tendances destructrices qui y sont également présentes. (...) Ensuite, il devient relativement facile d'observer les destins ultérieurs de la libido. En ce qui concerne la pulsion de destruction, cette observation est plus malaisée.
(...) A l'époque où s'instaure le surmoi, des charges considérables de la pulsion d'agression se fixent à l'intérieur du moi et y agissent sur le mode auto-destructeur. C'est là l'un des dangers qui menacent la salubrité du psychisme et auxquels l'homme s'expose quand il s'engage dans la voie de la civilisation. Refréner son agressivité, en effet, est en général malsain et pathogène. on observe souvent la transformation d'une agressivité entravée en auto-destruction chez un sujet qui retourne son agression contre lui-même (...). (L')individu aurait certainement préféré infliger ce traitement à autrui (s'arracher les cheveux dans un accès de colère). Une fraction d'auto-destruction demeure en tous les cas à l'intérieur de l'individu jusqu'au moment où elle réussit à le tuer, pas avant, peut-être que sa libido soit entièrement épuisée ou avantageusement fixée. Il nous est ainsi permis de supposer que l'individu meurt de ses conflits internes, tandis que l'espèce, au contraire, succombe après une lutte malheureuse contre le monde extérieur, lorsque ce dernier ce modifie de telle façon que les adaptations acquises ne suffisent plus."
Le reste du texte évoque le destin de la libido dans le ça et le surmoi, dont Sigmund FREUD nous dit qu'il est difficile de le cerner.
Sigmund FREUD, Abrégé de psychanalyse, PUF, collection bibliothèque de psychanalyse, 2004 ; Inhibition, symptôme et angoisse, PUF, collection Quadrige, 2002 ; Au-delà du principe du plaisir, dans Essais de psychanalyse, Petite Bibliothèque Payot, 1986 ; Pulsions et destins des pulsions dans Oeuvres complètes, PUF, 1994.
Dans les fonctions biologique, les deux pulsions fondamentales sont antagonistes ou bien combinées. C'est ainsi que l'action de manger est une destruction de l'objet avec pour but final l'incorporation. Quant à l'acte sexuel, c'est une agression visant à accomplir l'union la plus intime. Cet accord et cet antagonisme des deux pulsions fondamentales confèrent justement aux phénomènes de la vie toute la diversité qui lui est propre. (...). Toute modification dans la proportion des pulsions unies l'une à l'autre a les retentissements les plus évidents. Un excédent d'agressivité sexuelle fait d'un amoureux un meurtrier sadique, une diminution notable de cette même agressivité le rend timide ou impuissant.
Il ne saurait question de confiner chacune des deux pulsions fondamentales dans une quelconque des régions du psychisme, car on les rencontre nécessairement partout. Voici comment nous nous représentons l'état initial : toute l'énergie disponible de l'Éros, que nous appelons libido, se trouve dans le moi-ça encore indifférencié et sert à neutraliser les tendances destructrices qui y sont également présentes. (...) Ensuite, il devient relativement facile d'observer les destins ultérieurs de la libido. En ce qui concerne la pulsion de destruction, cette observation est plus malaisée.
(...) A l'époque où s'instaure le surmoi, des charges considérables de la pulsion d'agression se fixent à l'intérieur du moi et y agissent sur le mode auto-destructeur. C'est là l'un des dangers qui menacent la salubrité du psychisme et auxquels l'homme s'expose quand il s'engage dans la voie de la civilisation. Refréner son agressivité, en effet, est en général malsain et pathogène. on observe souvent la transformation d'une agressivité entravée en auto-destruction chez un sujet qui retourne son agression contre lui-même (...). (L')individu aurait certainement préféré infliger ce traitement à autrui (s'arracher les cheveux dans un accès de colère). Une fraction d'auto-destruction demeure en tous les cas à l'intérieur de l'individu jusqu'au moment où elle réussit à le tuer, pas avant, peut-être que sa libido soit entièrement épuisée ou avantageusement fixée. Il nous est ainsi permis de supposer que l'individu meurt de ses conflits internes, tandis que l'espèce, au contraire, succombe après une lutte malheureuse contre le monde extérieur, lorsque ce dernier ce modifie de telle façon que les adaptations acquises ne suffisent plus."
Le reste du texte évoque le destin de la libido dans le ça et le surmoi, dont Sigmund FREUD nous dit qu'il est difficile de le cerner.
Sigmund FREUD, Abrégé de psychanalyse, PUF, collection bibliothèque de psychanalyse, 2004 ; Inhibition, symptôme et angoisse, PUF, collection Quadrige, 2002 ; Au-delà du principe du plaisir, dans Essais de psychanalyse, Petite Bibliothèque Payot, 1986 ; Pulsions et destins des pulsions dans Oeuvres complètes, PUF, 1994.
Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, 1976. Denys RIBAS, article sur les masochismes, dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette littératures, collection Grand Pluriel, 2002.
PSYCHUS
Le prochain article, expose les analyse de Jean LAPLANCHE et de Daniel LAGACHE sur la pulsion de mort, pour compléter l'approche freudienne orthodoxe de cette notion, souvent vulgarisée à très mauvais escient.
PSYCHUS
Le prochain article, expose les analyse de Jean LAPLANCHE et de Daniel LAGACHE sur la pulsion de mort, pour compléter l'approche freudienne orthodoxe de cette notion, souvent vulgarisée à très mauvais escient.
Relu le 29 mars 2019