25 juin 2009
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Rarement, nous avons dans les mains un ouvrage aussi virulent contre les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) et la foi.
Dans notre époque médiatisée de la "position moyenne" et du semblant d'évitement du conflit, le livre de Jean-Paul GOUTEUX, entomologiste médical à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de Yaoundé, au Cameroun, déjà auteur de plusieurs ouvrages de référence sur le génocide perpétré au Rwanda, peut sonner comme une mise en garde contre le danger de croire. De croire en quoi? Aux anges, à la transformation du vin en sang et du pain en chair, en un Dieu unique vengeur, terrifiant, promettant la vie éternelle à condition de souffrir éternellement sur cette terre...
Il fallait toute la rage d'un médecin qui a assisté aux massacres des chrétiens et des musulmans dans ce pays d'Afrique pour en finir avec ce que l'auteur appelle l'inexcusable idée de Dieu. Loin d'être un texte épidermique, c'est avec toute la force d'une argumentation scientifique qu'il veut faire comprendre la véritable essence des religions, qui ne se révèlent pas mieux que lorsqu'elles sont en situation de pouvoir dominant. Alors, se déchaînent contre les mécréants, les athées, les incroyants, bûchers, tortures, massacres collectifs.
Indiquant les alliances objectives entre les dirigeants d'Etats religieux et les membres des institutions en faible position de pouvoir dans un Occident laïcisé à défaut d'être réellement laïc, il montre l'imposture de l'existence d'un Dieu miséricordieux et bon, au nom duquel on entreprend un nombre incalculables de crimes contre l'humanité. Non seulement, il pense qu'il s'agit de la même idéologie néfaste dans les époques et les lieux où la religion est maîtresse, et dans ceux où elle est en perte de vitesse, mais il ne veut pas faire de distinction entre les imams, les curés, les rabbins et leurs fidèles quant à l'emprisonnement dans lesquels ils veulent tous enfermer tous et s'enfermer eux-mêmes. Combattant toute notion de morale issue d'une transcendance divine, Jean-Paul GOUTEUX prône au contraire une morale basée sur l'esprit scientifique, sur ce que nous savons réellement, et non pas sur des spéculations hasardeuses, chimériques et de plus orientées pour le bonheur des puissants et des exploiteurs.
Dénonçant le rôle des prêtres dans le génocide de 1994 au Rwanda comme l'esclavage et l'islamisation forcée au Soudan, l'auteur d'Un génocide sans importance (Tahin Party, 2001), entend donc élargir son propos quant à la responsabilité de la foi même dans les massacres collectifs. Il estime, reprenant les termes de Jean-marie GUYAU (Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction, Félix Alcan, 1885), que le combat contre la religion est loin d'être gagné (il donne beaucoup d'exemples récents, des positions de Claude ALÈGRE à l'activisme de Madame BOUTIN) : "Croire, vouloir fonder une vérité artificielle, une vérité d'apparence, c'est en même temps se fermer à la réalité objective qu'on repousse d'avance sans la connaître". Nous sommes tous, selon lui, imbibé "d'islamo-judéo-christianisme", ce qui nous empêche souvent de voir clair dans la marche de l'humanité.
Des annexes veulent en finir avec la prétendue historicité de la Bible, la prétendue scientificité du Coran, ainsi qu'avec l'ethnisme hutsu-tutsi.
Indiquant les alliances objectives entre les dirigeants d'Etats religieux et les membres des institutions en faible position de pouvoir dans un Occident laïcisé à défaut d'être réellement laïc, il montre l'imposture de l'existence d'un Dieu miséricordieux et bon, au nom duquel on entreprend un nombre incalculables de crimes contre l'humanité. Non seulement, il pense qu'il s'agit de la même idéologie néfaste dans les époques et les lieux où la religion est maîtresse, et dans ceux où elle est en perte de vitesse, mais il ne veut pas faire de distinction entre les imams, les curés, les rabbins et leurs fidèles quant à l'emprisonnement dans lesquels ils veulent tous enfermer tous et s'enfermer eux-mêmes. Combattant toute notion de morale issue d'une transcendance divine, Jean-Paul GOUTEUX prône au contraire une morale basée sur l'esprit scientifique, sur ce que nous savons réellement, et non pas sur des spéculations hasardeuses, chimériques et de plus orientées pour le bonheur des puissants et des exploiteurs.
Dénonçant le rôle des prêtres dans le génocide de 1994 au Rwanda comme l'esclavage et l'islamisation forcée au Soudan, l'auteur d'Un génocide sans importance (Tahin Party, 2001), entend donc élargir son propos quant à la responsabilité de la foi même dans les massacres collectifs. Il estime, reprenant les termes de Jean-marie GUYAU (Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction, Félix Alcan, 1885), que le combat contre la religion est loin d'être gagné (il donne beaucoup d'exemples récents, des positions de Claude ALÈGRE à l'activisme de Madame BOUTIN) : "Croire, vouloir fonder une vérité artificielle, une vérité d'apparence, c'est en même temps se fermer à la réalité objective qu'on repousse d'avance sans la connaître". Nous sommes tous, selon lui, imbibé "d'islamo-judéo-christianisme", ce qui nous empêche souvent de voir clair dans la marche de l'humanité.
Des annexes veulent en finir avec la prétendue historicité de la Bible, la prétendue scientificité du Coran, ainsi qu'avec l'ethnisme hutsu-tutsi.
L'éditeur présente ce livre de la manière suivante : "Le monde de la foi est un monde sans respect d'autrui. Un monde de frayeur, de soumission et de guerre. La foi encourage tous les dénis de sens, les mensonges, la suprématie de l'ineptie. Le masque de l'amour dont se parent les croyants cache en vérité sa terrible absence : ce qu'ils aiment est une idée abstraite, irréelle, et non pas les humains. l'humanité n'est pas une et indivisible pour les croyants : elle est composée d'une part de ceux qui croient en Dieu, dignes de leur attention complice, et d'autre part des infidèles, des mécréants, des athées. Ceux-là, il faut les haïr, les mépriser, au moins les bâillonner. Dans cette "logique", un incroyant, ou même un "mal croyant" est une ennemi. Quand les religions sont dans un rapport de force favorable, elles n'hésitent pas à tuer au nom de la foi. Tout cela "en vertu" d'une entité factice, d'un être inexistant : Dieu. Si les humains croyaient moins, ils s'entretueraient moins. la croyance rend absurde et aveugle. Aveugles à la réalité des persécutions, des meurtres et des massacres, "Dieu est bon" assènent les trois monothéismes... Pourtant, partout règnent le malheur et la désolation, quoiqu'en disent les émissaires zélés, les théologiens et les ministres des cultes sinistres. Les trois religions étudiées par Jean-Paul Gouteux ont fait la preuve historique de leur inefficacité à promouvoir la paix et le bonheur de l'humanité. Quand elles participaient au pouvoir, elles étaient toujours, au mieux, les gardiennes du statu quo et de l'immobilisme social, et au pire, des agents de la régression intellectuelle et d'une oppression politique effroyable. La morale religieuse a trop longtemps été un moyen d'exploiter socialement et politiquement les peuples. N'est-il pas urgent de concevoir et promouvoir enfin une morale humaine, décidée au sein d'une humanité n'ayant plus de compte à rendre à une transcendance illusoire, plutôt que de persévérer dans la croyance obtuse en un au-delà chimérique? Il est temps que l'humanité entre enfin dans l'âge de raison."
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Jean-Paul GOUTEUX (1948-2006) a écrit d'autres ouvrages comme Un génocide secret d'Etat : la France et le Rwanda (1990-1997) (Editions sociales, 1998) ; La foi : une histoire culturelle du mal : en danger de croire (L'Harmattan, 1998) : "Le Monde", un contre-pouvoir? : désinformation et manipulation sur le génocide rwandais (L'Esprit frappeur, 1999) ; Un génocide sans importance : la Françafrique au Rwanda (Editions Tahin party, 2001) ; La nuit rwandaise : l'implication française dans le dernier génocide du siècle (L'Esprit frappeur, 2002). Il fut l'un des fondateurs de la revue Pour le pouvoir international des conseils ouvriers (1972-1974) et écrivait régulièrement dans des journaux engagés à gauche (initiative républicaine, Charlie Hebdo, Politis) et à l'extrême gauche (Rouge)...
Jean-Paul GOUTEUX, Apologie du blasphème, En danger de croire, Préface de Marc SILBERSTEIN, Éditions Syllepse, 2006, 234 pages.
Jean-Paul GOUTEUX, Apologie du blasphème, En danger de croire, Préface de Marc SILBERSTEIN, Éditions Syllepse, 2006, 234 pages.
Une seconde édition de ce livre, avec une postface de Marc JARRY et Marc ARTZROUNI, En hommage à Jean-Paul GOUTEUX : la randonnée d'un biologiste au pays des mathématiques, est parue en 2011 aux Editions Matériologiques, sous le titre La religion contre l'humanité : Apologie du blasphème.
Complété le 12 octobre 2012. Relu le 30 mars 2019