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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 08:03

       Deux revues de fondation récente, disponibles en ligne, contribuent à la diffusion des idées sur l'Antiquité, dans le monde universitaire, peu connues du grand public. Cahiers "Monde anciens" date de 2009 et Anabases de 2005. Elles ont en commun d'aborder l'Antiquité grecque et romaine, soit pour l'une pour elle-même, soit pour l'autre plus spécifiquement sur les influences de l'Antiquité après l'Antiquité.

 

Cahiers "Monde anciens"

     Née de la fusion du Centre Louis Gernet de recherches comparées sur les sociétés anciennes (CNRS/EHESS), du Centre Gustave Glotz de recherches sur les mondes hellénistiques et romain (CNRS/ParisI/EPHE) et de l'équipe Phéacie (Pratiques culturelles dans les sociétés grecque et romaine, Paris I/Paris VIII), la revue Cahiers "Monde anciens", semestrielle, est éditée sous forme électronique. Son directeur de publication, François de POLIGNAC (auteur de La naissance de la cité grecque, Éditions La Découverte, 1984), et le comité de rédaction, emmené par François de POLIGNAC et Pascal MONTLAHUC, où l'on retrouve par exemple Aurélie DAMET (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Jean-Pierre GUILHEMBERT (Professeur des universités, Université de Paris) veulent faire converger plusieurs courants intellectuels et traditions institutionnelles.

Rappelons que le Centre Gernet est l'héritier du Centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes fondées en 1964 par Jean-Pierre VERNET, Pierre VIDAL-NAQUET et Claude MOSSÉ, que le Centre Gustace Glotz s'est formé lui-même en 1998 par fusion du Centre Glotz de l'Université Paris I, de l'équipe Rome et le monde romain de Paris IV et que l'équipe Phéacie fut créée en 2000 pour regrouper les doctorants des deux universités Paris I et Paris VII.

       La mise en ligne de leurs travaux représente pour eux, "un moment important non seulement pour une meilleure diffusion des recherches sur l'Antiquité, adaptée aux demandes et possibilités de notre temps, mais aussi pour témoigner de la variété des manières dont la connaissance des mondes antiques peut enrichir la compréhension du monde contemporain."

Dans la présentation des fondateurs (2009), dans le premier des numéros publiés, nous pouvons lire : "Confrontées à de vastes bouleversements, nos société ont besoin de renouveler l'intelligence des mondes qui nous ont portés et de l'humanité dans laquelle nous vivons. Les sociétés contemporaines ont compris que pour maîtriser au mieux leur histoire présente et à venir, elles doivent constituer en leur sein un puissant courant scientifique qui prenne comme objet la réalité humaine dans toutes ses dimensions temporelles et spatiales. Les disciplines qui constituent ce courant des sciences humaines et sociales ont connu un essor remarquable au XXe siècle en développant la réflexion sur le double plan de l'analyse des régularités sociales d'une part, et d'autre part de la construction et de l'interprétation des faits humains singuliers. Le contexte a profondément changé aujourd'hui. La globalisation ne se résume pas à la mondialisation des échanges de biens et d'informations : elle s'accompagne de l'universalisation des débats sur les valeurs qui sont susceptibles de donner sens et forme à ces échanges et sur les catégories qui permettent de penser l'ensemble des sociétés et traditions humaines ainsi que leurs relations. Dans ce processus, le passé même le plus lointain, les monuments et les textes qu'il a produits, les croyances qu'il a vues naître ou qui lui sont imputées, les identités qu'il a consolidées ou qu'il accrédite, envahissent le débat public et rendre plus que jamais nécessaire une connaissance critique et sûre des héritages, des traditions et des cultures, même les plus anciennes, même les plus lointaines. L'étude des monde antiques, en premier lieu des sociétés de la Méditerranée ancienne mais aussi d'autres aires culturelles dans une perspective comparatiste, constitue donc un élément indispensable  au recul réflexif, au réexamen méthodique des connaissances, à la mise en perspective des modes de pensée dans la longue durée historique, sans lesquels il n'y a pas de compréhension du présent ni des relations complexes entre les cultures qui forment notre monde (...)."

     Le numéro de 2011 (n°2) est consacré à la publication des travaux des Journées doctorales ANHIMA 2008 et 2009 dont les contributions se répartissent en deux thèmes : Regards sur les religions grecque et romaine (avec une introduction de Raphaëlle LAIGNOUX) et Le monde colonial grec et romain, entre héritage et identité locale (avec une introduction de Caroline BLONCE et Madalina DANA). Un des derniers numéros en ligne porte sur la formation et la signification des "écoles", comme celle de Paris, dans le monde intellectuel, avec plusieurs regards à travers la planète (Qu'est-ce que faire école, avec une Introduction de François de POLIGNAC).

 

Anabases

       La revue semestrielle Anabases, constituée d'un comité de rédaction de chercheurs et d'enseignants de l'Université de Toulouse II-Le Mirail (entre autres Célement BERTHAU)COURBIÈRES, Corinne BONNET, Anne-Hélène KLINGER-DOLLÉ, Pascal PAYEN...), se veut une revue internationale, transdisciplinaire et comparatiste portant sur la réception et les traditions de l'Antiquité à travers le temps.

     La démarche intellectuelle de l'équipe d'Anabases, selon leurs propres termes - qui est à la base de l'équipe É.R.A.S.M.E. - sous-tend une perspective transversale dans trois registres d'analyse :

- entre disciplines, comme l'histoire, la philosophie, les littératures, l'archéologie, les sciences politiques ;

- entre aires culturelles touchant la Méditerranée, l'Europe, le Proche-Orient et le Moyen-Orient ;

- entre périodes, depuis l'Antiquité jusqu'au très contemporain.

    Dans leur numéro 1 de 2005, dans une présentation "L'Antiquité après l'Antiquité : parcours et détours d'un projet éditorial, nous pouvons lire : "La naissance d'une nouvelle revue, dans un champ scientifique déjà largement balisé par des périodiques spécialisés, nombreux et reconnus, demande quelques mots d'explication. Anabases est la revue d'un réseau de chercheurs, constitué autour d'une équipe scientifique qui consacre ses travaux aux traditions issues de l'Antiquité et à leurs modes de réception. En somme, à ce qu'il advient de l'Antiquité après l'Antiquité. Jamais, en effet, le rapport à l'Antiquité n'a cessé de faire partie du présent, des présents. Nos identités, autant que nos marginalités d'hier et d'aujourd'hui se sont progressivement construites en puisant dans de multiples héritages issus des civilisations anciennes - grecques, romaines, mais aussi, sans exclusive, orientales, berbères, ibères, celtes -, qui ont contribué et contribuent encore à façonner nos cultures et nos manières de penser la politique, l'histoire, l'art, la religion, la philosophie, le droit. La démarche qui sous-tend ce projet est résolument éloignée de deux voies qui ont longtemps occupé, sous la forme d'hypothèses opposées, le champ d'analyse des liens entretenus par la modernité avec l'Antiquité, alors réduite, le plus souvent, à sa dimension classique. Anabases ne propose donc pas de réactiver la querelle entre adversaires et partisans d'un retour à l'Antique, les premiers attachés à une vision positiviste de la culture, les seconds, au contraire, ne concevant de modernité qu'adossé aux valeurs morales des Anciens ; les uns épris de science, les autres d'esthétique. Il ne saurait non plus être question de poser les problèmes en termes d'oubli de l'Antiquité, de rupture, de perte, de décadence, de "passé dépassé", et nous ne privilégierons pas davantage l'idée d'un continuum entre les Anciens et les Modernes, d'une origine qui se serait transmise toujours égale à elle-même, d'une source d'autorité ou de pouvoir, ni d'un rapport d'admiration, à la manière de Cicéron, qui, selon Plutarque, "disait par exemple d'Aristote que c'était un fleuve qui charrie de l'or, et des dialogues de Platon que, si Jupiter est doué du langage, c'est ainsi qu'il parle (...)".   Cette présentation très longue peut être lue sur le portail www. revues.org, comme les autres articles de la revue.

Un des derniers numéros en ligne (n°32/2020) est un numéro Varia, avec des articles sur l'Historiographie et identités culturelles , Traditions du patrimoine antique et Archéologie des savoirs, Actualités et débats, L'atelier de l'histoire, et des comptes rendus d'ouvrages récemment parus dans toutes les langues. Notons parmi les sujets déjà publiés, un dossier sur La nation et l'Antiquité (n°1, 2008), un dossier La Chaîne du savoir (n°10, 2009), un dossier sur "Les antiquisants français du XXe siècle : parcours d'historiens engagés" (n°15, 2012).

 

 

Cahiers "Monde anciens", Editeur UMR 8210 ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes antiques), 2 rue Vivienne, Paris 2e.

Anabases, ERASME, université de Toulouse-Jean Jaurès, Pavillon de la Recherche, 5, allée Antonio-Machado, 31058 TOULOUSE CEDEX 9

Ces deux revues sont disponibles sur le portail Internet www.revues.org.

 

Actualisé le 1 janvier 2021

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