Je vous donne le choix entre plusieurs définitions de la publicité.
- Propagande commerciale ;
- Mensonge organisé de façon à orienter les actions d'achats des consommateurs ;
- Matraquage psychologique répétitif détourneur d'attention et polarisateur de pulsions sur le futile et l'inutile ;
- Putlicité est un anagramme entre publicité et prostitution : les panneaux publicitaires fixes ou mouvants font la rue et les lignes, comme les ondes, comme des prostituées archi-racoleuses, insistantes, agressives et perverses.
- Economie de la stupidité, du gaspillage et de l'inutilité (quoique pas pour tout le monde...)
La mauvaise humeur peut se répandre très facilement de nos jours avec la prolifération de la publicité. Très loin de l'adage - très commercial - selon lequel la publicité adoucirait la vie, égayerait le paysage, introduirait de la musique dans le quotidien, comme un doux aphrodisiaque - il semble que la multiplication des sollicitations visuelles et sonores, amplifiées de manière grotesque dans les pages d'Internet, rendent de plus en plus agressives les moeurs. En effet, comme d'ailleurs toutes les études sur le bruit (dans l'information comme dans la rue, ou dans les immeubles...) le montrent, (le bruit constitue, à partir d'une certaine intensité et d'une certaine continuité, une agression majeure) la publicité en tant que bruit agace de plus en plus.
Le fait qu'une grande partie des médias soient constitués de ces bruits, qui se nichent un peu n'importe où, dans les tranches horaires comme dans les pages écrites, sans parler des coupures intempestives de films sur certaines chaînes de télévision, publique ou privée d'ailleurs, devrait interroger les responsables de la presse en général sur la qualité de leurs informations, qui ne se juge pas seulement par leur contenu vérifiable et valide, mais également sur leur présentation et leur lisibilité ou visibilité...
Le fait que l'outil Internet, au sens large, base une grande partie de son économie sur les messages publics - d'ailleurs de plus en plus invasifs - est plutôt inquiétant, dans la mesure où plus les fenêtres publicitaires sont sollicitées passivement ou activement par les internautes, plus la circulation de l'argent est rapide et importante dans cette économie. C'est l'envers sans doute de la gratuité - en fait pas si gratuite que ça! - de l'accès à Internet, que clament les... publicitaires et leurs clients. Mais de même qu'il n'est pas sûr que les téléspectateurs refuseraient une augmentation de la redevance pour avoir beaucoup moins de publicités à l'antenne, il n'est pas sûr que les internautes n'acceptent pas un renchérissement de l'accès si l'on supprime ces sollicitations bruyantes.
Enfin, cette mauvaise humeur, ce sentiment publiphobe, qui nous envahit à chaque fois qu'une vidéo intempestive nous empêche de nous concentrer sur ce que nous lisons ou visionnons, cette tendance à développer des attitudes défensives (des logiciels bloquants à des réflexes oculaires), ne vont t-elles pas à l'encontre du but recherché par les publicitaires? De même que trop d'impôt tue l'impôt, trop de publicité tue la publicité.
Mais allons plus loin. Si la publicité continue de croitre de cette façon, et que son efficacité s'érode au même rythme, sans que des mesures soient prises par les publicitaires eux-mêmes, c'est que les intérêts financiers derrière ces publicités ne s'y... intéressent pas! Ils n'ont cure de l'efficacité ou non des publicités ; ce qui les intéressent - et uniquement - ce sont les flux d'argent générés par ce mouvement incessant. il y a belle lurette que les entreprises ne sont plus dominées par le goût du métier ou la qualité des marchandises ou des services vendus ; seuls importent les dividendes distribués aux actionnaires - qui se moquent du nom des entreprises achetées ou vendues, comme de leur première chemise (et encore, parfois, ils l'aimaient bien, leur première chemise!).
Si les clients des publicités continuent de croire en l'efficacité de leur publicité (chose qui s'arrange assez facilement d'ailleurs, les enquêteurs sur cette efficacité et les fabricants de la publicité étant souvent les mêmes! ...), pourquoi pas continuer d'inonder les espaces privés et publics d'informations inutiles! En fin de compte, les publicitaires se moquent bien de leur publicité (et de leurs clients crédules, au passage), du moment que ça rapporte! Seuls sans doute, les personnels qui s'échinent à faire de l'art publicitaire, sont assez cons pour y croire...
Il est des billets de presse qui font chaud au coeur. Ainsi celui d'Olivier ZLIBERTIN paru dans Le Monde du 15-16 juin 2014.
Les internautes sont incorrigibles, écrit-il, car ils refusent obstinément de cliquer que les pubs et même de les regarder. En tout cas, il serait de plus en plus nombreux à vouloir éviter la pub. Il cite une étude de Comscore (Comscore.com) : en 2012, 31% des pubs n'étaient jamais vues, et en juin 2013, 54%. Je souhaite que ça s'accélère! Bien entendu, comme l'écrit également notre chroniqueur (C'est tout net!), les pubs n'étaient peut-être pas regardées avant, mais aujourd'hui on peut le mesurer! On peut regretter son regret (mais n'est-ce pas plutôt de l'ironie mordante...), car cette situation, écrit-il toujours, si elle s'aggrave, pourrait conduire à rendre l'accès à Internet beaucoup plus cher.
Sans l'argent de la pub, qu'arrivera-t-il? Or, et tous les sondages concernant des lieux où la pub était envahissante (et l'est encore d'ailleurs), les canaux de télévision, je pense que les internautes seraient prêts à payer plus cher l'accès à Internet, voire payer au service et au site, s'ils étaient débarassés de ces images parasitaires. En effet, une large majorité de téléspectateurs se déclaraient régulièrement prêt à accepter une grosse augmentation de la redevance en échange d'une réduction drastique du temps de publicité...
Si l'inquiétude gagne tout le réseau, comme le rapporte notre auteur, c'st plutôt l'inquiétude des publicitaires que celui des utilisateurs! Si les logiciels destinés à bloquer les pubs rencontrent de plus en plus de succès (200 millions de téléchargements pour le plus connu : Adblock (Adblockplus.com), il n'y aurait tout simplement plus de publicité en ligne en 2018, prévient Pagefaire.com... Et bien, ce serait l'occasion de revoir absolument toute l'économie d'Internet, sous peine de voir émerger sur Internet, via les virus par exemple, des batailles dantesques, à chaque fois que l'on veut consulter un site, entre logiciels anti-pub et logiciel anti anti-pub... jusqu'à rendre les pages d'Internet difficilement accessibles. Autrement, il faudra attendre 2018 (vivement 2018!) pour que la pub s'arrête par collapsus! La complète révision de l'économie d'Internet permettrait de plus de lutter contre les effets des changements climatiques, tellement les publicités sur Internet (qui représentent tout de même une grosse proportion des videos circulantes...) contribuent à faire d'Internet un monstre dévoreur d'énergie...
Continué le 3 novembre 2013
Continué le 16 juin 2014
Revu le 24 novembre 2017 (on ne voit pas trop pour l'instant la couleur de ce collapsus publicitaire...)
Continuez, continuez dans les commentaires. Quels qu'ils soient, on les laisse en ligne!